Perdue dans la campagne et ailleurs…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Me voilà donc partie pour trois jours intenses à Fukuoka et dans ses alentours, en ayant bien balisé chaque parcours vers chaque musée ou site que je souhaite visiter, je suis confiante. Pourtant, je vais avoir quelques surprises en chemin.
Alors, contrairement à ce qu’on pourrait penser, le trajet où je n’ai eu aucun soucis, ce fut celui vers Yoshinogari, le site le plus éloigné de mon hôtel (l’hôtel est en vert sur la carte). Ce fut le plus simple car j’avais uniquement un trajet en train à faire (avec un changement, certes, mais c’est easy) et parce que le site est situé à quelques centaines de mètres de la gare du même nom. Aller au musée de Fukuoka fut facile également, même avec pas mal de marche entre la gare et le musée, tout comme pour aller au musée de Na koku (pour celui-là, 20 minutes de marche en plein cagnard, je m’en souviendrai ^_^).
Je commence à me faire une première petite frayeur en allant au site de Kane no Kuma.

Pour aller à Kane no Kuma, je débarque en bus sur une très longue avenue dans une zone commerciale et industrielle, sous le viaduc de l’autoroute. L’arrêt de bus est un petit arrêt matérialisé par un simple panneau « arrêt de bus ». Kane no Kuma est le petit musée d’un petit site archéologique local. Extrêmement important pour une initiée comme moi, mais inconnu pour les non-spécialistes. Donc autant dire que le site n’est pas signalé au niveau de l’arrêt de bus. Je regarde le plan que j’ai amené avec moi. Je sais que je suis au bon endroit mais, problème : comment orienter la carte ? En effet, la grande avenue est située en plaine et il n’y a pas de point de repère particulier. Je ne sais pas non plus dire si mon bus est arrivé par le nord ou par le sud sur cette grande avenue (ben oui, j’avais uniquement repéré à quel arrêt descendre). Et bien entendu, comme vous le savez maintenant, il n’y a pas de noms de rue au Japon. Au final, je trouve la solution : d’un côté de l’avenue la plaine continue, de l’autre la rue se dirige vers les collines boisées. Connaissant bien mes amis les anciens japonais de la Préhistoire, j’opte pour les collines où ils avaient plutôt l’habitude d’établir leurs habitats et cimetières. Bingo !

Pour le centre archéologique, j’ai aussi pris le bus. Mais là, l’arrêt était situé juste à côté du centre archéologique. Tandis que j’attendais le bus devant la gare, une petite mamie japonaise a engagé la conversation. Quand le bus arrive finalement, elle me dit un truc du genre « vous êtes très polie et très gentille, pas comme les jeunes japonais d’aujourd’hui ».  Priceless !
Je fais ma petite visite du centre archéologique et, à la fin, je regarde les prospectus à disposition et je tombe sur celui du site de Itazuke. Encore un site très célèbre, même si pas une nécropole (donc éventuellement moins intéressant pour moi) et que donc je n’avais pas intégré à la liste des visites. Je me rends compte d’après le plan sur le prospectus que ce n’est pas très loin du centre archéologique et que j’ai aussi le temps d’y aller. Enfin… je fais une estimation d’environ 15 minutes à pied si j’arrive à trouver le site car, comme je l’ai déjà montré, les plans japonais sont souvent schématiques et donc parfois trèèèès éloignés de la réalité. Donc comme vous pouvez en juger par vous-même :

J’ai trouvé sans trop de problème après effectivement 15 minutes à pied, sous le regard étonné des conducteurs japonais le long de la grande avenue qui se demandaient certainement ce que cette Occidentale faisait (sûrement paumée) dans cette zone commerciale/industrielle, donc au milieu de nulle part. Et, au sortir de Itazuke, j’ai réussi à trouver et à rejoindre la gare pour rentrer à l’hôtel.

Mais, au final, ça aussi c’est une aventure banale. J’ai gardé le meilleur pour la fin. : le trajet vers le musée de Ito koku.
Dès le début je savais qu’il y avait danger. Le musée est en pleine campagne et d’après le site internet des transports de Fukuoka, il y a bien un bus qui relie la gare au musée mais il y en a très peu. Deux tôt le matin, un à 13h56 et un à 16h11, ce dernier étant trop tardif car le musée ferme à 17h ou 17h30. Donc je me décide pour celui de 13h56, sachant que j’ai deux changement à faire en train local avant d’arriver à la gare pour prendre le bus. L’expédition.
Je m’en sors dans les transports ferrés, comme d’habitude, et j’arrive pile poil pour essayer (notez bien le « essayer ») d’attraper mon bus devant la gare. Car, c’est bien connu, les arrêts de bus sont en général situés devant les gares. Hum… Je sors rapidement, je ne trouve pas d’arrêt de bus, ne vois pas de bus. Tic tac, tic tac, les minutes tournent et les bus au Japon sont toujours à l’heure, à la minute près. Après un coup d’œil au plan du quartier, je repère l’arrêt de bus… derrière la gare. Je m’y précipite mais deux minutes trop tard. Je ne vois pas de bus. j’attends en espérant (on ne sait jamais). Rien. J’ai raté mon bus.
Deux choix s’offrent à moi : y aller à pied mais il y a entre 3 et 5 km ou appeler un taxi (il y a un numéro d’une compagnie de taxi affiché sur l’arrêt de bus). Le hic, c’est que quand je vais au Japon, mon forfait de mobile ne fonctionne pas et je prends un forfait spécial mais uniquement pour les données internet. Je n’ai jamais besoin d’appeler et ça me revient trop cher pour pas grand chose. Donc je ne peux pas appeler de taxi. A ce moment là, un taxi apparait. Je lui fais un petit signe, le chauffeur me répond gentiment mais je me rends compte rapidement qu’il est déjà occupé. J’ai donc le choix : attendre qu’un autre taxi apparaisse et prier pour qu’il soit vide ou partir à l’aventure à pied dans la campagne japonaise. Je me laisse 5 minutes d’attente. Aucun taxi ne passe. Au moment où je me décide à partir à pied, le taxi qui m’était passé devant cinq minutes plus tôt, et qui m’avait fait signe, apparait. Je comprends qu’il m’avait signifié qu’il m’avait vue et qu’il revenait me chercher. Miracle !
Dans le taxi, je réalise que le musée était plus à 5 km de la gare qu’à 3…
A l’accueil du musée, les horaires des bus de retour sont affichés et je vérifie avec la dame de l’accueil que j’aurai bien un bus à 17h08 ainsi que l’emplacement de l’arrêt de bus (derrière le musée). Je fais donc ma petite visite et je prends mon temps, sinon je suis bonne pour attendre le passage de mon bus très longtemps à ce fameux arrêt.
Malgré tous mes efforts (je traine dans le musée, je dévalise la boutique en catalogues d’expositions), j’ai 40 minutes d’attente. Il fait beau et chaud, l’endroit est ombragé, je m’assoie sur un plot en béton qui est là et je lis pour passer le temps. Il y a des employés municipaux en train de tailler les haies qui séparent le trottoir de la rue, ils me regardent un peu bizarrement. Le temps passe. Je suis seule à mon arrêt, en train de lire. Ils taillent les haies. Malgré mon air détaché, je prie secrètement pour que le bus de 17h08 passe vraiment. Finalement à 17h00 les tailleurs de haie remballent leurs affaires et le plus vieux d’entre eux ose enfin s’approcher et me demande gentiment si tout va bien (ça fait donc 40 minutes que l’Occidentale attend sans bouger sur son bout de trottoir au milieu de la campagne ou presque ^_^). Je lui réponds que oui, que j’attends le bus de 17h08 (en espérant qu’il passe, donc…) et le remercie (ils sont trop mignons ces japonais).
A 17h08, un minibus se pointe et je comprends que c’est LE BUS. Ici, en pleine campagne, c’est plus une navette qu’un véritable bus. Et à ce moment précis, je réalise que c’est le minibus que j’ai vu passer devant moi, devant la gare plus tôt dans l’après-midi. Et que, si j’avais su, je lui aurais fait signe et j’aurais donc eu mon bus jusqu’au musée comme prévu…

Share to Facebook
Share to Google Plus

Egoutier moi bien !

Je n’y avais pas fait particulièrement attention lors de mes précédents voyages mais, au Japon, même les plaques d’égout (ou d’arrivée d’eau pour les pompiers) valent le détour. D’ailleurs les gens ont parfois dû me trouver bizarre à photographier des plaques d’égout mais bon, les touristes sont comme ça, ils sont bizarres ^_^.

Donc, les plaques que l’on ne regarde plus par chez nous (et encore, je suppose qu’il existe des villes en France où on peut voir de belles plaques d’égout) au Japon se parent de motifs et de couleurs. Sur certaines on a simplement des motifs géométriques recherchés, mais sur d’autres il s’agit d’un rappel du monument connu de la ville ou du village.
Et pour l’arrivée d’eau pour les pompiers, tout simplement elles illustrent leur fonction on ne peut plus clairement.
Voici donc quelques exemples.

On commence donc par la plaque d’arrivée d’eau pour les pompiers, ici photographiée sur un trottoir de Fukuoka.
C’est à la fois esthétique et coloré, et cela indique clairement, au premier coup d’œil, la fonction de ladite plaque. Il est également écrit 消火栓 (shôkasen) soit « bouche d’incendie ». On ne peut pas être plus clair.

La seconde a été prise dans une rue piétonne et commerçante d’Osaka et représente le château d’Osaka entouré de fleurs de cerisiers. Cela évoque très bien le lieu puis qu’effectivement, le château est entouré d’un parc avec de nombreux cerisiers et la vue est tout à fait charmante au printemps (en revanche, le château en lui même est un faux : il a été reconstruit en béton et l’intérieur, qui n’a plus rien de traditionnel, a été réaménagé en musée).

Celle-ci a été prise dans la ville d’Izumi, dans le département d’Osaka.
Izumi est une petite ville dans la périphérie d’Osaka célèbre pour son site archéologique d’Ikegami-sone et pour le musée qui a été construit à côté, le musée de la culture Yayoi.
Pour résumer, la période Yayoi (env. 900-800 avant notre ère – env. 250 de notre ère) est une période cruciale dans l’histoire des sociétés de l’archipel japonais puisqu’elle voit l’arrivée de l’agriculture (et surtout du riz), le développement de très grands villages voire de proto-agglomérations, l’apparition de chefs puissants et une première étape de hiérarchisation de la société ainsi que des contacts diplomatiques avec la Chine des Han.
Le site d’Ikegami-sone est l’un de ces énormes villages qui comprenait en son centre un énorme bâtiment en bois associé à un puits, une organisation en quartiers spécialisés (artisanat, habitat…) et on y a retrouvé énormément de vestiges en fouilles. Ici, la plaque représente le motif d’un célèbre miroir de bronze de la période Yayoi, figurant des scènes de chasse au cerf, des bâtiments et des embarcations.
L’inscription いずみ et うすい veut dire « Izumi » et « eau de pluie ».

Dans le même style, voici une plaque prise dans la ville de Tawaramoto, dans le département de Nara.
Ici aussi il s’agit d’évoquer un célèbre site archéologique à savoir Karako-kagi (également de la période Yayoi). Tout comme à Ikegami-sone, on y a retrouvé les vestiges d’un très grand village et de bâtiments de grande taille. Ici c’est un bâtiment surélevé, qualifié de « tour » par les archéologues japonais (c’est une reconstitution de l’élévation du bâtiment faite à partir de trous de poteaux retrouvés en fouille donc c’est -j’insiste- une proposition de reconstitution) qui a été reconstruit dans le parc archéologique ouvert au public et attenant au musée consacré au site.
L’inscription たわらもと donne le nom de la ville, Tawaramoto.

Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez voir d’autres exemples remarquables de plaques à travers tout l’archipel, je vous conseille ce blog. Bonne lecture !

Share to Facebook
Share to Google Plus

Rirakkuma Land in Fukuoka

Dans le billet précédent, je vous parlais donc de cet appartement (un studio pour être précise) loué pour quelques jours à Fukuoka pas trop loin de la gare et dont la décoration, en intégrale Rirakkuma, m’avait bien fait triper. D’ailleurs, l’offre de ce type d’appartement étant large sur Fukuoka centre, j’avais précisément choisi celui-là pour cette décoration. Impossible de résister au style kawaii du truc ! ^_^ Et, bien entendu, impossible de ne pas vous le montrer !

L’immeuble dans lequel il est situé est d’un style classique pour le Japon : un immeuble vite construit, avec déco en faux carrelage à l’extérieur et accès aux appartements par des passages en extérieur (bref, le bon vieux style bien laid des immeubles japonais bon marché…mais toujours clean et en bon état, on est au Japon quand même !).
Commençons par le début : la porte d’entrée avec sa petite sonnette, qui ressemble à toutes les portes d’entrées et sonnettes de ce type d’immeuble.

Puis l’entrée, typique elle aussi, avec son espace pour se déchausser avant de monter dans l’appartement (oui, en japonais, on ne dit pas « entrer dans une maison/un appartement », mais « monter dans une maison/un appartement »). En effet, même s’il s’agit d’un appartement, le sol sera toujours surélevé par rapport à l’espace de l’entrée. Dans certains cas, il y aura à droite ou à gauche un petit placard pour ranger les chaussures (c’était le cas dans l’appartement que j’occupais à Tokyo, ce n’est pas le cas ici). Comme l’appartement est tout équipé, il y a les pantoufles (Rirakkuma, bien entendu) qui nous attendent. Donc gymnastique pour poser le gros sac à dos de 15 kg ainsi que la valise-cabine et le sac de l’ordinateur portable assez loin sur le parquet pour qu’il me reste de la place dans l’espace entrée pour enlever mes chaussures sans mettre un pied déchaussé dehors (c’est sale) ni poser un pied chaussé sur le parquet (c’est sale). Bref, contorsions improbables mais succès au rendez-vous.
Comme c’est un studio, le couloir d’accès contient à droite le (mini) coin cuisine (notez qu’il y a toujours une machine à laver avec son espace réservé en forme de bac à douche en plastique – à Tokyo je n’avais pas de machine mais le « bac à douche » était aussi situé au niveau du coin cuisine) et l’accès salle-de-bain et WC à gauche.

Dans les petits appartements comme celui-là, la salle de bain est toujours construite sous forme d’une cabine entièrement en plastique (un peu comme dans les hôtels premier prix chez nous ou dans certaines cités U), avec un lavabo et une baignoire. Car, je vous le rappelle, au Japon on prend sa douche avant de se glisser dans le bain. Or, dans un si petit espace, impossible d’installer un coin lavabo puis un coin bain séparé comprenant le coin douche plus la baignoire. Donc vous pouvez (vous devez !) vous doucher debout devant votre lavabo directement dans la salle de bain. Oui c’est étrange mais c’est prévu pour : sol et murs en plastique avec évacuation au sol et porte vitrée étanche (oui c’est pour cela que la porte de la salle de bain ressemble à une porte de douche !!). Dans cet appartement, les WC sont séparés mais là où j’ai vécu pendant un an à Tokyo, ils étaient inclus dans la salle de bain et j’étais donc censée me doucher en arrosant non seulement le lavabo mais les WC aussi ! Bizarre bizarre…
La porte marron à droite est donc la porte des toilettes, avec une petite lucarne-témoin en haut à droite pour s’assurer qu’on n’a pas oublié d’éteindre la lumière en sortant (quand je vous dis que le Japon est un pays organisé et pratique !).

Au niveau de la pièce principale, enfin, un placard bien pratique pour ranger ses vêtement mais surtout son/ses futon (le matelas souple sur lequel dorment traditionnellement les japonais). Chez nous, dans un studio on mettra soit un lit en mezzanine, soit un clic-clac, au Japon ce sera un futon qu’on sortira chaque soir et qu’on rangera chaque matin dans le placard. J’ai effectivement fait ça durant un an quand j’habitais à Tokyo. La pièce principale en elle-même n’est pas bien grande et elle est ici encombrée par deux lits permanents (vu que, je le rappelle, cet appartement sert de chambre d’hôtel pour deux personnes). Chose promise, chose due : visez-moi cette magnifique décoration ^_^. Enfin, au fond, l’éternel balcon où on peut faire sécher son linge et qui supporte aussi le climatiseur (indispensable sous ce climat chaud et humide du sud de l’archipel).

Voilà pour cette petite visite digne du meilleur épisode avec Stéphane Plaza, j’espère qu’elle vous aura plus ^_^.

Share to Facebook
Share to Google Plus

Arrivée à Fukuoka

Retour au récit de mes petites aventures.
Donc, une fois le Shinkansen pris à partir de Shizuoka, je traverse toute la partie ouest du Japon en moins de quatre heures et j’arrive à Fukuoka, ville principale du département du même nom, au nord de l’île de Kyûshû. Même si je ne vais y passer que trois petits jours, c’est un moment très spécial pour moi car je vais enfin pouvoir fouler le sol d’une région que je connais par cœur à travers des photos, des cartes, des plans, des objets dans des musées… mais pas en vrai. Du coup je me suis fait un programme chargé, très chargé afin d’en voir le plus possible (sites archéologiques et musées à raison de deux par jour au moins). Je réussirais même l’exploit d’en voir un de plus que prévu, sur un coup de tête (et vous verrez, c’était une petite aventure, je vous raconterai).

Avant même de quitter la France, j’avais fait mon programme pour 1/être efficace et perdre le moins de temps possible dans les transports 2/ne pas me perdre moi-même car je ne connais pas Fukuoka et les sites et musées que je dois voir sont répartis à peu près partout dans la ville, voir au-delà. Mon problème principal venait du fait que, contrairement à la région de Tôkyô, la zone n’est pas entièrement quadrillée par des trains de banlieue ou les lignes de métro. Il me fallait donc prendre le bus puis marcher, parfois beaucoup. J’ai même du prendre le taxi en pleine cambrousse à un moment donné (mais je vous raconterai tout ça aussi !). Et qui dit prendre le bus dit repérer le nom de l’arrêt de bus concerné ainsi que les horaires de passage desdits bus. Car dans une ville de province comme Fukuoka (oui, au Japon, une ville de 1 500 000 habitants, c’est une petite ville de province), il y a souvent peu de bus en milieu de journée. Il me fallait aussi trouver les horaires d’ouverture (souvent les petits sites ou musées ferment à 17h00, voire plus tôt). Le tout en japonais, bien entendu puisqu’on est dans du 100% local et qu’à part au Musée municipal de Fukuoka (qui est plus grand et plus fréquenté par les touristes), tous les gens aux accueils ont été curieux de savoir ce qui m’amenait ici vu qu’une occidentale qui se balade dans un musée/site archéologique japonais, ça ne doit pas leur arriver tous les jours (en dehors du fait que j’étais souvent le seul visiteur à ce moment là aussi) !

Bref, me voici débarquée à la gare de Hakata. Oui, parce que déjà pour commencer, la gare centrale de Fukuoka ne s’appelle pas « Fukuoka » mais « Hakata ». Fukuoka est en fait née à la fin du XIXè siècle de la fusion de Fukuoka (le quartier autour du château) et de Hakata, mais c’est en fait Hakata qui s’est développée. Donc la ville s’appelle Fukuoka, son aéroport moderne aussi, mais la gare, construite avant la fusion, se nomme Hakata.
Ici aussi j’ai loué un studio via un célèbre site de location d’appartements et je me suis fait un petit plaisir kawaii : un appartement entièrement décoré avec Rilakkuma. Tout y est, de la housse de couette en passant par la vaisselle (enfin, la dinette puisque tout est en plastique ^_^), les chaussons, les peluches et les accessoires dans la salle de bain.
L’appartement est situé à environ 10-15 minutes à pied de la gare. La gérante m’a envoyé le plan ainsi qu’un parcours avec photos pour que je ne me trompe pas et que je trouve facilement (vous vous souvenez, il n’y a quasiment pas de noms de rue au Japon). Donc sur le papier c’est nickel. Dans la réalité… Alors, non, je ne me suis pas perdue et ce fut facile de trouver le lieu (pas comme à Kyôto, ça aussi, je vous raconterai…). Dans la réalité, je débarque à la gare en début de soirée. Il fait noir, il fait toujours aussi chaud et humide (donc pas loin de 30°) et je dois donc faire environ 15 minutes à pied avec mon sac à dos de 15 kg sur le dos et ma valise (roulante, certes) de 10 kg, plus la sacoche de l’ordinateur (qui contient bien plus qu’un ordinateur, donc je ne vous raconte pas son poids non plus…). Sachant que, quand on cherche un endroit tout parait toujours plus long et éloigné puisqu’on ne connait pas encore le parcours, je confirme, le trajet m’a paru interminable. J’arrive au pied de l’immeuble en question après avoir perdu environ 10 litres de sueur, je trouve le cadenas contenant le clé de l’appartement, je prends l’ascenseur et me voilà enfin à destination.
Alors oui, « le cadenas qui contient la clé ».
Clairement, c’est un appartement géré par des gens qu n’y habitent pas et qui en ont fait un business. Il n’y a donc personne pour m’accueillir (personnellement, cela ne me dérange pas) et il y a juste un gros cadenas qui est en fait une petite boîte à code dans laquelle est rangée la clé de l’appartement. Le code m’a été envoyé par mail et le cadenas (celui avec la bande rouge…car il y en a plusieurs) est accroché sur la grille d’entrée de l’immeuble. Comme on est au Japon, ce système fonctionne bien : personne ne va exploser la cadenas afin de récupérer la clé et piller l’intérieur de l’appartement.

Je rentre dans l’appartement qui est tout point aussi kawaii que sur les photos, promesse tenue. Je pose mon énorme sac et je n’ai qu’une envie, sauter dans la douche ! Sauf que je dois d’abord penser au ravitaillement pour le dîner et le petit déjeuner du lendemain. Pas de soucis non plus, j’ai croisé un konbini sur la grande avenue venant de la gare, une rue avant de tourner dans la mienne. Donc je redescends, je sors de l’immeuble et je file en direction du konbini. J’y suis en moins d’une minute… mais ce n’est pas celui que j’ai vu en venant. D’ailleurs celui-là est plus loin dans ma rue et non sur la grande avenue… Ah ben oui, ne sortant de l’immeuble, je ne suis pas partie dans le bon sens… Pas grave, ce konbini étant plus proche, ça m’arrange. Je note toutefois de bien faire attention le lendemain matin en sortant de l’immeuble pour rejoindre la gare !

Share to Facebook
Share to Google Plus

Flançais, le combo ultime

Cela fait pas mal de temps déjà que je vous distille ça et là des petites photos contenant du Flançais. Lors du voyage de 2016, non seulement j’avais l’appareil photo prêt à l’emploi mais surtout le mobile à l’affût, ce qui fait que j’ai ramené une très belle collection rien que pour vos yeux.
Voici donc un petit florilège, principalement pris à Shizuoka (là où j’ai eu le plus le temps de flâner, parce qu’à Fukuoka et Kyôto ce fut plus tendu).
Et comme il y en beaucoup, je vous ai carrément fait un album ici. Enjoy !

Share to Facebook
Share to Google Plus

Lemongina

Il y a quelques années déjà, je vous avais dit qu’Orangina tentait une percée au Japon, en en découvrant au menu des boissons d’un karaoke-kan. Quatre ans plus tard, a priori l’essai est transformé puisqu’on trouve facilement de l’Orangina dans les rayons des supermarchés (toujours avec la petit estampille « né en France » qui lui donne un petit côté « lettres de noblesses » – car oui, au Japon, être français, qu’on soit une personne ou un soda, c’est un gage de qualité) mais également sous forme de bonbons. Chez nous on a les fameuses bouteilles de cola, les japonais ont donc les petites bouteilles d’Orangina.
Mais, encore plus fort, notre célèbre boisson pétillante a été déclinée en version… citron : Lemongina (estampillé « French lemonade » !)

Magique !

Share to Facebook
Share to Google Plus

« Selon comme on est tourné ça change tout ! »

Bien. Si vous n’avez pas le sens de l’orientation, c’est le moment de souffrir ^_^.
Je vous avais décrit il y a fort longtemps comment trouver (ou tenter de trouver) une adresse au Japon et c’était toute une aventure. Bien entendu, quand vous vous baladez en ville il y a, comme chez nous, des plans de situation de quartier, surtout à la sortie des grandes gares. Ce qui est assez fascinant au Japon, c’est que ces plans sont plutôt réalistes et à l’échelle alors que, quand vous vous baladez dans un quartier d’habitation lambda, loin des sentiers touristiques, les choses se compliquent. On s’aperçoit bien vite que les japonais ont un rapport à l’espace un petit peu différent du notre.
On trouve effectivement des plans de quartier mais ils ne sont ni orientés au nord (d’ailleurs il n’y a pas d’indication de points cardinaux), ni à l’échelle. Et bien entendu, ils sont intégralement en japonais. Et comme une bonne démonstration vaut tous les discours, je vous ai mis ci-dessous la photo d’un de ces plans de quartier, croisé à Shizuoka, et son équivalent Google Map (mêmes limites – grosso modo – et même orientation).

 

Première remarque, la majorité de ces plans ayant pour but de signaler l’emplacement des différents commerces ou entreprises dans le quartier (magasins, médecins…), la taille d’un bloc peut être agrandie artificiellement pour contenir toutes les noms. Seconde remarque, même s’il n’y a pas d’indication du nord, en fait le plan fonctionne sur le principe abscisse/ordonnée comme point de repère : si vous faite attention à la façon dont la route tout en bas croise la voie ferrée à gauche sur le plan de quartier et sur la carte « réelle », vous remarquerez que la réalité a volontairement été déformée. Ainsi les deux axes se croisent à angle droit sur le plan de quartier afin d’établir une base définissant l’espace, donc une autre forme de repère. Comme le point « vous êtes ici » est également marqué par un petit bonhomme en vert (ils ne sont pas sadiques au point de ne pas vous dire où vous vous trouvez ^_^), il n’y a plus qu’à mémoriser son parcours vers l’endroit désiré. Bonne chance…

Share to Facebook
Share to Google Plus

Okonomiyaki

Donc avant d’aller au Karaoke dont j’ai parlé précedemment, lors de mon petit weekend éclair du côté de Hino, nous sommes aller déjeuner dans un restaurant d’okonomiyaki.
Les okonomiyaki sont des spécialités du Kansai (région centrale du Japon autour d’Ôsaka). Souvent, le terme d’okonomiyaki est traduit en français par « crêpes japonaises ». Bullshit. Ou « pizza ». Re-bullshit.
En fait, okonomiyaki (qui veut dire : faire griller ce qu’on aime) ne peut se comparer avec aucun plat français (oui, la pizza c’est français :P ), de près comme de loin. Au mieux, on peut dire que ça repose sur le principe de la pierrade, sauf qu’ici, on mélange ensemble un certain nombre d’ingrédients (choux, viande, fruits de mer, légumes, herbes aromatiques…), on lie le tout avec un oeuf en une sorte d’amalgame de forme à peu près circulaire qu’on retourne pour le faire cuire des deux côtés et qu’on découpe ensuite avant de le manger. En fait, cela tient plus de la tortilla espagnole mais avec une composition et un goût totalement différents, si vous voulez vraiment une comparaison avec quelque chose de plus ou moins familier.
Ce que j’aime dans l’okonomiyaki, en dehors de son goût, c’est que, dans la plupart des restaurants, chacun fait la sienne sur une grande table à plaque chauffante. Donc c’est amusant et convivial.
Voici donc, rien que pour vous, la préparation d’une okonomiyaki en 4 étapes (personnellement, je dis « une » mais on peut dire « un » étant donné qu’il n’y a pas de genre en japonais et aucune traduction exacte de ce terme en français).

1/ S’installer à une table et aller se chercher à boire au drink bar une fois la commande passée.
2/ mélanger les différents ingrédients dans un bol et étaler le tout sur la plaque chaude
3/ retourner l’okonomiyaki pour la faire cuire et dorer des deux côtés
4/ mettre de la sauce dessus ainsi que des copeaux de bonite séchée, découper et servir. Bon appétit ^_^
(et merci à Ryôko pour cette belle démonstration)

Cette petite séance culinaire en photos date en fait de mon séjour de 2012. Mais, prise par le temps, la vie etc etc, je n’avais alors pas écrit tout ce que j’avais à écrire sur ce précédent voyage (oui, je fais exactement la même chose avec le voyage de 2016 mais chut ! ^_^).
Donc en quelque sorte voici l’erreur réparée. Mais, bien entendu, je ne pouvais pas vous laisser sans photos de ce que j’ai mangé cette fois-ci, en 2016. Une autre variante d’okonomiyaki, que je n’avais jamais vue auparavant. Voici donc ci-dessous la théorie sur le menu et… la pratique :P


Share to Facebook
Share to Google Plus

Il y a du mieux…

Dans ma longue relation avec le Mont Fuji, j’ai souvent eu des déconvenues et photographiques et escalatrices (oui escalatrice ^_^, ascension désastreuse de la bête en plein nuage, vent, pluie…). Ce voyage-ci ne dérogera pas à la règle.
En partant, je me réjouissais d’avance : vivre une semaine à Shizuoka, LA ville réputée pour ses vues du Mont Fuji puisqu’étant géographiquement la grande ville la plus proche du volcan. J’avais vu des photos, je n’espérais pas sortir le cliché du siècle mais j’espérais quand même le voir. Comment dire…
Bon, d’accord, y aller au mois d’août ce n’était pas la meilleure saison. Mais ce n’est pas moi qui ai choisi puisque j’étais là suite à des impératifs professionnels. Donc oui, le mois d’août est chaud et humide et pluvieux. Déjà en 2012, même en allant à Yamanaka, dans la région des lacs du Mont Fuji ça avait été peine perdue (alors qu’il avait fait un ciel bleu sans un nuages les deux premières semaines de mon séjour, il avait suffit que Ryôko et moi décidions de faire un voyage pour qu’il se mette à pleuvoir toute la dernière semaine du séjour, en bonnes ame onna -femmes-pluie- que nous sommes. D’ailleurs à propos de cette expression en japonais ne la retenez pas forcément si vous apprenez le japonais, c’est moi qui l’ai inventée et comme ça avait bien fait marrer Ryôko à l’époque, on l’a adoptée ^_^).
Donc temps pluvieux sur Shizuoka et donc walou le Mont Fuji, sauf une fois. Le jour où il a fait un temps à peu près correct, en revenant du centre archéologique j’ai pris le temps de monter au sommet de la plus haute tour de la ville (a.k.a. la tour de la préfecture au sommet de laquelle il y a un lobby avec vue panoramique) pour tenter quelques photos.

Et il était (à peu près) là ! Bon, à travers des vitres (propres, on est au Japon quand même !) et en se tortillant un peu, avec un appareil photo simple – un compact sans zoom exceptionnel – ça passe à peu près. Alors évidemment, les photos du Fuji en été sont moins spectaculaires (ou belles, comme on veut) puisqu’il n’y a pas de neige au sommet donc, comme tout bon volcan qui se respecte, il est tout sombre. Mais on ne va pas bouder notre plaisir. Il m’a fallu quand même attendre une bonne heure pour faire cette photo puisque, bien évidemment, les seuls nuages dans le ciel étaient ceux accrochés à Monsieur et j’ai dû patienter jusqu’à ce qu’il se découvre un minimum pour pouvoir le shooter. Du coup, on ne voit que le sommet donc je suis redescendue quand même assez frustrée.
Et finalement la chance a fini par me sourire un petit peu !

Lors du weekend que j’ai passé chez Ryôko, sur la passerelle qui enjambe la rivière Tama (et accessoirement qui mène de chez elle à la gare), nous sommes passées une première fois le dimanche en début d’après-midi. Ciel nuageux, surtout du côté du Fuji (oui, on le voit depuis la passerelle, tout comme depuis le monorail comme je l’avais déjà raconté ici) mais on en voyait le sommet, un peu comme à Shizuoka.
Et puis au retour, au crépuscule, miracle ! Bon, pas de miracle photographique bien entendu, toujours avec ce petit appareil compact et pas de zoom correct ^_^, mais un très beau souvenir que je pourrais poétiquement appeler « Mont Fuji dans la quiétude d’un soir d’été japonais ».

Share to Facebook
Share to Google Plus

Petit weekend culinaire

Qui dit séjour chez Ryôko, dit un peu de cuisine toutes les deux.
Cela a beau être de la cuisine quotidienne et simple (pas de recette particulière de plats japonais connus par exemple), Japon oblige, cela reste néanmoins dépaysant.
Au menu du dîner de vendredi soir, quelque chose de léger puisque je suis arrivée assez tard : soupe miso avec du tofu frit (aburaage) et des herbes aromatiques, salade au tofu (type momendofu) avec des edamame (fèves de soja), des carottes, de la bardane (gobô) et de la sauce tsuyu.

Le samedi matin, après un petit déjeuner composé d’un melon pan, de fromage blanc au cassis et de thé et avant d’aller se faire un petit restau d’okonomiyaki puis un karaoke, nous préparons à l’avance le dessert du samedi soir, du mizumanjû. Jamais entendu parler ? Moi non plus ^_^.
Il s’agit d’une pâtisserie qu’on mange typiquement en plein cœur de l’été pour se rafraîchir.

A la base, le manjû est une pâtisserie faite d’une pâte aromatisée de différentes façons et fourrée de pâte de haricot rouge pour la version traditionnelle. Mais on en trouve aussi au matcha par exemple. Ici, le terme mizu (eau) fait référence à l’apparence translucide de ces pâtisseries dans laquelle on introduit soit un haricot azuki (rouge) ou tout autre chose pour décorer. Ryôko me sort de son congélateur des boutons de fleurs de cerisier qu’elle avait gardé dans ce but depuis le printemps (oui, ça se mange).

Cette fameuse couche translucide en gelée est préparée à l’aide de farine de kuzu (de la marante japonaise, oui c’est bien le nom d’une plante ^_^) et donne ce côté frais au mizumanjû.

Pour le samedi soir, les restes de la salade de la veille, une soupe miso (comme toujours), du poisson grillé avec une petite sauce, du riz, quelques petits légumes à la sauce vinaigrette, des champignons et de l’omelette et, bien entendu, le mizumanjû en dessert.

Share to Facebook
Share to Google Plus