Le métro de Tôkyô
Chaque fois que j’évoque le métro de Tokyo, on me sort des yeux écarquillés accompagnés de commentaires genre « c’est la jungle », « c’est super compliqué »…la plupart du temps de la part de gens n’ayant jamais mis les pieds à Tokyo. Sans compter la référence aux incontournables pousseurs car, c’est bien connu, les gens sont impitoyablement entassés dans les voitures car le Japon est surpeuplé et le monde du travail impitoyable. Tokyo, c’est l’enfer urbain.
Ben non.
Mais ces gens ont vu tout ça à la TV. Et si c’est dit et montré à la TV, c’est que c’est vrai (c’est bien connu).
Ben non plus.
Certes, le métro de Tôkyô est grand…en fait il n’est pas beaucoup plus grand que celui de Paris (il n’y a pas plus de lignes mais elles sont plus longues) mais, ce qui est impressionnant surtout, c’est le nombre de lignes de trains de banlieue qui se greffent dessus. Et le fait qu’il y a deux sociétés qui se partagent le réseau intra-Tokyo : le métro de Tokyo (géré par plusieurs société privées) et les JR (Japan Railways). La seule subtilité (difficulté ?) à connaître est que les billets sur ces deux réseaux ne sont pas compatibles. Point.
Sinon, au-dessus des guichets, il y a de grandes cartes du réseau avec les tarifs pour chaque station à atteindre (oui, ca marche comme pour Londres, le prix est différent en fonction de la distance) et tout est sous-titré en anglais : nom des stations, sorties, directions etc…TOUT ! Et la ligne Yamanote, ligne circulaire qui relie les principaux points de Tôkyô, donc susceptible d’être la plus empruntée par les touristes), parle anglais ! Alors ou est le soucis ? Astuce notée dans tous les guides touristiques : si vous ne savez pas combien payer votre ticket, pas grave. Prenez le tarif minimum car, avant chaque sortie de station, il y a une machine pour faire l’appoint de ce qui manque à votre billet. Alors ? Où est la difficulté ?
Sinon, pour le reste, le métro tokyoïte c’est comme le métro parisien aux heures de pointe : il y a du monde, ou aux heures creuses : il y a moins de monde. Sauf, que bien sûr, les voitures sont plus grandes, les quais plus longs et qu’il y a donc plus de monde (ou le contraire). Shinjuku, c’est comme les Halles (je m’adresse aux parisiens, désolée… mais imaginez le grand centre commercial près de chez vous le dernier samedi avant Noël ^_^) mais en trois fois plus grand. Cela dit, le rapport du nombre de personnes au mètre carré est à peu près le même, vu qu’il est difficile d’entasser plus de monde dans un espace donné, à moins d’empiler les gens.
D’ailleurs, le métro tokyoïte aux heures de pointe, c’est bien mieux que le métro parisien. Le métro parisien, sur le quai, c’est le bordel. Intégral. Le metro tokyoïte, ce n’est pas le bordel, tout simplement parce que les gens savent très bien que ça ne sert a rien de se précipiter comme un débile sur la porte pour entrer dans la voiture, que tout le monde montera et qu’il y a des trains toutes les deux minutes. D’ailleurs, sur le quai de la Marunouchi Line (prononcez « ma-rou-no-utchi ») que je prends à Shinjuku, il y a des lignes repères pour les files d’attente. Les gens attendent en file deux par deux. Le train arrive, une porte s’arretant devant une file. Tout les gens qui doivent descendre descendent et personne ne bouge dans la file d’attente. Ce n’est qu’une fois tout le monde descendu que la file s’engouffre dans le train. 30 secondes top chrono pour le tout. Pas de train bloqué à cause d’imbeciles qui bloquent les portes, pas de bousculade, pas de stress.
Et les fameux pousseurs ? Et bien en fait ils sont plus là pour aider les gens à ne pas se prendre la porte dans la figure quand elle se ferme, ou le bras, le sac…Ils s’efforcent de faire rentrer proprement à l’intérieur tout ce qui dépasse pour qu’il n’y ait pas de bobos. Et il n’y en a qu’aux grandes stations. Par exemple, pour reprendre la ligne Marunouchi, il y en a à Shinjuku. Mais à la station suivante, Shinjuku Sanchome, alors que pratiquement personne ne descend mais que des gens montent, il n’y en a pas. Après, s’entasser comme des sardines dans une voiture de métro à Paris ou à Tokyo c’est la même chose. Sauf que les japonais ne puent pas du dessous des bras le matin…ni le soir d’ailleurs !