Le centre archéologique

Nous étions donc en route depuis la préfecture pour aller au centre archéologique.

Déjà, mon collègue me dit « on peut y aller en train ou en bus, on va prendre le bus car il nous dépose juste devant ». Certes. Au retour, je me rendrai compte que depuis la gare ce n’est que 10 minutes à pied (certes, ça monte et certes il fait très chaud) et qu’en train on met deux fois moins de temps que le bus, pour deux fois moins cher. J’ai donc pris le train les autres fois, hein.

Le centre archéologique est situé dans un ancien bâtiment qui ressemble à un collège ou un lycée mais mon collègue me dit que c’est un ancien hôpital ou centre de soin. Le lieu où il travaille (le musée environnemental du Mt Fuji) est un ancien collège réaménagé. Première mauvaise surprise, le bâtiment fonctionne à la japonaise, c’est-à-dire qu’il faut se déchausser en entrant et mettre des claquettes qui sont fournies pour les visiteurs. Oui, les gens ici travaillent en chaussons. Cette joie éternelle l’été de glisser ses petons sans chaussettes après je ne sais qui, avec des pieds dans je ne sais quel état. Autant dire que le soir même j’ai foncé au 100¥ shop m’acheter des claquettes rien qu’à moi. Deuxième mauvaise surprise, quand je demande à mon collègue si ça sera comme au centre archéologique de Tokyo niveau photocopies (c’est-à-dire si je pourrai photocopier tout ce que je veux à condition que j’amène mon papier), il me répond qu’il ne sait pas trop, que ça va être difficile, qu’il faudrait qu’il demande mais bon… Et troisième mauvaise surprise, je ne pourrai pas venir toute la semaine, mais seulement jusqu’à jeudi. En effet, vendredi ils font une journée portes-ouvertes et à partir de lundi, ils emballent tout car ils déménagent pour un bâtiment plus moderne, près du futur centre d’interprétation du Mt Fuji (heureusement que mon collègue m’avait dit pas de soucis pour le centre archéologique). Donc en gros, je dois dépouiller toute leur bibliothèque et copier tout ce qui m’intéresse en trois jours et demi (puisqu’on est déjà lundi midi). Je suis extatique.

Je suis aussi en sueur puisque, malgré la chaleur, ils travaillent tous sans climatiseurs (nous sommes au Japon, donc climatiseurs il y a) avec les fenêtres ouvertes. Certes il y a des courants d’air mais il fait quand même 32° C dehors. Ces gens sont fous.

Mais fort sympathiques. Je suis bien accueillie, je peux poser toutes les questions que je veux, demander, on me montre, on m’explique, on vient papoter etc… Le mardi, une des archéologues me ramènera même en voiture à la gare de Shizuoka car c’est sur son chemin. Je laisse tomber l’idée de la photocopieuse et me mets à photographier les pages des articles et ouvrages dont j’ai besoin. Après vérification, les images sont de bonne qualité donc je deviens une machine à photographier. Le lendemain j’amène même mon chargeur de batterie car la pauvre ne tient pas la journée. Je n’ai pas fait le compte mais je dois approcher les 2000 photos (donc 2000 photocopies quoi). Finalement c’est bien mieux comme ça car je n’aurai pas besoin de ramener tout ce papier en France et de tout stocker chez moi. Moins encombrant et moins cher, vive le numérique.

Donc j’installe ma petite routine pour quelques jours : je vais à la gare, j’achète un bentô pour le déjeuner, je prends le train le matin pour le centre, j’arrive, je mets mes petites claquettes rien qu’à moi, je vais frapper au bureau du chef en lui souhaitant le bonjour et en lui demande si je peux utiliser la bibliothèque et me poser dans la pièce d’à côté puis, je feuillette toutes les revues archéologiques disponibles et copie tous les articles qui m’intéressent. Je me mets à jour des 6 dernières années. Pareil pour certains ouvrages intéressant : copie et retour en France où je les aurai à disposition pour lire immédiatement mais également pour des recherches futures (enfin, dans plusieurs années j’espère que j’aurai enfin accès facilement à toute cette doc, c’est-à-dire que je serai au Japon pour de bon ^_^).

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Commentaires (1)

Céswirlaoût 22nd, 2016 at 15 h 09 min

Punaise j’adore te lire.

Je ne laisse pas de commz à chaque fois, mais j’adore te lire.

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