Les villes japonaises

Les villes japonaises sont laides.

Je ne parle bien entendu pas des petites villes ayant gardé leurs maisons traditionnelles. Les villes japonaises ne sont pas non plus laides en intégralité, certains quartiers résidentiels pavillonnaires sont forts sympathiques. Mais en dehors de ça, c’est une horreur. C’est un amalgame, un enchevêtrement d’immeubles en métal et en plastique (architecture qui vieillit très très mal et donc qui est encore plus affreuse avec une apparence délabrée), de fils électriques et téléphoniques (aucun n’est enterré) sans aucun sens de l’esthétisme aucun. Je ne parle même pas des grands immeubles marrons ou gris recouverts de pseudo-carrelage, contenant des appartements bon marché dont certains ont leur balcon situé à 5 mètres du viaduc d’autoroute ou de chemin de fer qui passe en plein milieu de la ville (et pas qu’à Tôkyô. Je viens de traverser Kyôto, Ôsaka, Kobe, Okayama et Hiroshima, c’est une constante).

Pour un pays à l’architecture traditionnelle millénaire et si belle, c’est un comble ! Même Kyôto n’y échappe pas. La ville a pourtant été classée patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO (ils ont classé toute la zone car il y avait trop de choses à classer) et n’a pourtant pas été bombardée pendant la guerre (grâce à un français, on le sait peu, je crois l’avoir déjà évoqué ici d’ailleurs). Mais toute la ville moderne, à part quelques quartiers qui perdurent comme le célèbre Gion, est comme les autres et ce sont tous les temples dans les collines alentours qui sont magnifiques. Alors, certes, les quartiers commerçants et animés sont agréables, les rues marchandes aussi. La vile japonaise présente ce paradoxe d’être très laide mais très agréable à vivre. Mais dès qu’on s’aventure dans les petites rues, fini la modernité du centre-ville, on rentre dans le beaucoup moins esthétique. On a parfois l’impression de se retrouver dans un quartier défavorisé d’un pays en voie de développement. Le côté tôle, fils électriques, plastique et climatiseurs en façade.

Et pourtant, je ne peux m’empêcher d’aimer même cet aspect des choses. Vous allez me dire que c’est normal, que je ne suis pas objective, que puisque c’est japonais cela trouve forcément grâce à mes yeux.
Alors, certes, je ne suis pas objective. Le Japon est le pays de mon cœur donc l’objectivité n’a rien à voir là-dedans. Et quand on aime, on aime malgré les défauts de l’autre. Et comme je l’ai bien dit plus haut, je trouve les villes japonaises modernes extrêmement laides. Mais néanmoins il y a un certain charme, vu d’en bas, de la rue. Quand vous vous promenez dans ces quartiers il y règne un calme (peu de circulation, rues étroites…), une tranquillité appréciables qui font que même en plein cœur de Tôkyô, vous avez l’impression d’être dans une petite ville. Le monstre disparaît. Et puis, Japon oblige, même si les infrastructures sont vieilles, les planches noircies, les poutrelles en métal rouillées, c’est propre, ordonné, organisé. Et finalement le charme opère et vous vous sentez bien dans ce quartier tout moche d’une ville bien laide.

Petit album ici, avec quelques vues du quartier de Shizuoka où j’ai passé une dizaine de jours.

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Commentaires (1)

Hellsyhlaoût 24th, 2016 at 18 h 04 min

Non mais c’est pas parce que qqch est nippon que forcément tu roules des yeux en couinant « kawaiiiiiii » avec la bouche en coeur ! Quand tu passes devant un jardin et qu’un clebard saute au grillage en t’aboyant à la tronche, tu trouves pas ça mignon, hein ? Et pourtant, il te jappe au nez !

*sort vite. Très vite. *

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