Quelques repères historiques
Pour ceux qui ne seraient pas familiers de l’histoire du Japon, voici quelques repères chronologiques.
Si vous cherchez à vous renseigner sur internet et à approfondir cette chronologie, sachez simplement que tout ce qui est dit sur les périodes antérieures à la période de Nara sur des sites généralistes (type Wikipédia) ou amateurs est en général faux (je ne sais même pas d’où certaines infos sortent mais j’ai beaucoup ri ^_^).
PETITE CHRONOLOGIE DU JAPON
Paléolithique (env. -30 000 à env. -12 000)
Premières traces de présence humaine dans l’archipel vers – 30 000. Société de chasseurs-cueilleurs.
Période Jômon (env. -12 000 à env. – 500)
Société de chasseurs-cueilleurs semi-sédentaires produisant de la céramique. Premiers villages et premières nécropoles.
Les périodes Paléolithique et Jômon font partie de la préhistoire du Japon
Période Yayoi (env. -500 à env. 250)
Introduction de la riziculture et des métaux (bronze puis fer). Premiers contacts avec le continent asiatique attestés dans des sources écrites (Chine et péninsule coréenne). Apparition d’élites et de tombes monumentales.
Période des kofun (env. 250 à 538)
Age du fer. Emergence du royaume du Yamato qui étend son influence autours de la Mer Intérieure (embryon du futur empire). Construction de tumulus monumentaux pour les élites (les kofun). Très nombreux échanges avec le continent.
Epoque d’Asuka (538 -710)
Première capitale (non fixe) du Yamato à Asuka (préfecture de Nara). Introduction du Bouddhisme. Importation progressive du modèle politique et culturel chinois.
Les périodes Yayoi, Kofun et d’Asuka font partie de la protohistoire du Japon
Epoque de Nara (710-794)
Première capitale fixe à Heijô (actuelle Nara), de plan chinois. Essor du Bouddhisme et de son architecture. Rédaction des premières chroniques historico-mythologiques (en chinois). Conquête progressive du nord de l’archipel. Sous l’influence grandissante des moines bouddhistes, l’empereur quitte Nara en 784.
Epoque de Heian (794-1185)
Une nouvelle capitale fixe est fondée : Heain (actuelle Kyôto). Période de paix et d’essor artistique, considérée comme l’Age d’Or de la Cour impériale japonaise. L’Empereur perd peu à peu son pouvoir effectif au profit de la famille Fujiwara.
Les époques de Nara et Heian représentent l’Antiquité du Japon
Epoque de Kamakura (1185-1333)
Même si l’Empereur règne toujours officiellement, le pouvoir est entre les mains des shôgun (généraux) des familles Minamoto puis Hôjo. La capitale est déplace à Kamakura (près de l’actuelle Tôkyô). Les samurai et leur culture acquièrent leur statut de prestige. Deux tentatives d’invasion mongole échouent grâce à des typhons (kamikaze : le vent divin).
Restauration de Kenmu (1333-1336)
L’Empereur Go-Daigo tente de rétablir le pouvoir impérial sur le Japon. Il échoue face au pouvoir du shôgun Ashikaga Takauchi (selon l’usage, le nom de famille précède le prénom au Japon).
Epoque de Muromachi (1336-1573)
Période de chaos politique où le shôgun ne parvient pas à imposer son autorité aux gouverneurs de provinces (daimyô) tandis que deux empereurs se disputent le pouvoir. Paradoxalement, le commerce connait un essor très important à cette période. C’est l’époque des premiers contacts avec les occidentaux (Portugais) et le christianisme. Les armes à feu sont introduites au Japon.
Epoque Azuchi-Momoyama (1573-1600)
Trois grands hommes oeuvrent à la réunification du Japon en écrasant leurs rivaux : Oda Nobunaga qui meurt assassiné, Toyotomi Hideyoshi qui réalise l’unification, expulse les chrétiens et tente de conquérir la Corée et enfin Tokugawa Ieyasu qui écrase ses rivaux à la bataille de Sekigahara, fonde le bakufu (gouvernement militaire) et obtient le pouvoir absolu (effectif, puisque l’empreur règne encore, en théorie).
L’époque de Kamakura, la restauration de Kenmu, les époques de Muromachi et Azuchi-Momoyama forment la période féodale du Japon
Epoque d’Edo (1600-1868)
Edo (actuelle Tôkyô) devient capitale du Japon sous le shogunat de la famille Tokugawa. Les daimyô sont soumis à un contrôle strict et une longue période isolationniste débute (liens diplomatiques maintenus uniquement avec la Corée, liens commerciaux uniquement avec la Chine et les Provinces-Unies, Européens interdits de séjour sur le sol japonais). Sous la pression des Américains, le shôgun cède cependant mais voit son pouvoir sur les daimyô (plutôt xénophobes et conservateurs) affaibli. Certains soutiennent l’empereur et à l’issu d’une guerre civile, le shogunat est renversé en 1868 et l’empereur restitué dans ses fonctions.
L’époque d’Edo représente la Période Moderne du Japon (au sens historique du terme)
Ere Meiji (1868-1912)
Période de restauration du pouvoir impérial (Empereur Meiji), tiraillée entre une marche forcée vers la modernité et une nostalgie du temps passé et des traditions. Période de profondes mutations sociales, politiques et culturelles. La capitale est officiellement transférée de Kyôto (où « régnaient » toujours les empereurs) à Tôkyô (« capitale de l’est »), résidence des shôgun. La classe des samouraïs est abolie et beaucoup d’entre eux se reconvertissent dans les affaires, en politique ou dans l’armée impériale. Guerre sino-japonaise (1895) et guerre russo-japonaise (1904).
Ere Taishô (1912-1926)
Equivelent japonais des Années Folles.
Le Japon entre en guerre en 1914 aux côtés de la Grande-Bretagne mais n’est pas satisfait des gains territoriaux qui lui sont accordés par le traité de Versailles. Cette frustration engendre la politique expansionniste de l’ère Shôwa.
Ere Shôwa (1926-1989)
Période de règne de l’empereur Shôwa (Hirohito chez nous) au début de laquelle se développe une forte idéologie nationaliste qui entraine une expansion de l’empire et la confrontation avec les Alliés de 1940 à 1945. Battu, l’Empire du Japon devient officiellement l’Etat du Japon et se dote d’une constitution démocratique (monarchie constitutionnelle) dans laquelle l’Empereur n’a plus qu’un rôle symbolique de représentation.
Ere Heisei (1989 à nos jours)
Période de règne de l’empereur Heisei (Akihito chez nous).