Le kaiten sushi du futur

Samedi soir c’était hanabi 花火 (feu d’artifice).

Enfin, à la base nous étions partis pour ça. Ryôko et moi avions passé une bonne demi-heure à mettre nos yukata 浴衣 (kimono d’été) bien comme il faut, nous nous étions même entraînées la veille pour être dans le bon timing. Sachant que Ichi-kun devait aller chercher Ryôko au travail, la ramener, nous avions 30 minutes pour nous habiller et zou ! un petit quart d’heure de monorail pour nous rendre sur le lieux des festivités.

Sauf que, je ne voudrais pas critiquer mais bon, le tout ayant été organisé par le seul homme du groupe, ce fut ce qu’on appelle communément un plan foireux. Déjà parce que le timing prévu était bien trop serré. Ensuite parce qu’il avait un peu oublié de nous dire que le feu se déroulait à environ 4 km de la station de monorail (personnellement, 4 km avec des chaussures normales, pas de soucis, je suis une bonne marcheuse. Mais en geta -les tongs très serrées avec des semelles en bois- je dis non). Nous sommes donc arrivés à ladite station moins de 30 minutes avant le début du feu d’artifice et c’est là qu’il a décidé qu’il fallait que nous dînions (rapidement, hein) avant toute chose. De toute façon, je cite, ce qui est intéressant dans un feu d’artifice c’est la fin.
Oui mais bon, toi tu es japonais, des feux d’artifices au mois d’août tu peux en voir un tous les soirs si tu veux (vu que chaque municipalité organise le sien à la date qu’elle veut), je comprends que tu sois un peu blasé. Mais moi j’en vois moins souvent…

Tant pis, nous sommes donc allés nous restaurer dans un kaiten sushi 回転寿司, le restaurant où les sushi 寿司 viennent à vous sur un tapis roulant. Ce n’était pas mon premier kaiten sushi mais celui-ci m’a réservé quelques surprises.
Bon, déjà avant de manger, il faut s’inscrire sur la liste d’attente. Nous sommes samedi soir, en plein centre d’un quartier animé, il y a du monde. Faire la queue au restaurant au Japon est tellement habituel que généralement ces derniers prévoient un espace d’attente avec des sièges pour leurs clients. Donc nous nous inscrivons sur l’écran tactile disposé à l’entrée (il faut stipuler combien nous sommes), prenons notre ticket et allons nous asseoir dans la salle d’attente. La machine nous a prédit environ 15 minutes d’attente. Ca va être vraiment cuit pour le feu d’artifice je pense mais bon pas grave, on va bien manger quand même.

Au bout d’un quart d’heure, la charmante préposée à la salle d’attente nous appelle au micro et nous nous dirigeons donc vers la table n°53.
Et là, à ma grande surprise, je constate que les choses se sont bien modernisées depuis 6 ans.
Auparavant, les sushi défilaient devant vous sur le petit tapis roulant et vous choisissiez ce que vous vouliez. Si vous vouliez quelque chose de spécial, il fallait passer commande auprès du serveur. On faisait les comptes de vos assiettes à la fin.
Désormais, il n’y a que quelques sushi sur le tapis et vous passez toute votre commande sur l’écran tactile mis à votre disposition et un petit chariot spécial circulant sur le tapis roulant du haut vous amène automatiquement le tout (ledit chariot en forme de voiture de formule un rouge, super kitch…). L’ordinateur compte et transmet automatiquement l’adititon à la caisse, à la sortie du restaurant.

Ce qui n’a pas changé, en revanche, c’est le petit robinet pour l’eau chaude (car c’est thé vert gratuit et à volonté) et le petit bouton pour appeler un serveur/une serveuse si vous avez besoin de quoi que ce soit. On ne hèle pas les gens, on ne se déplace pas en cas de besoin. Le client est roi, le serveur vient à lui. C’est ainsi dans beaucoup de restaurants.

Quand nous sommes ressortis, repus, du restaurant, Ichi-kun a entrepris de prendre un taxi pour nous rendre quand même sur le lieu du feu d’artifice. Aucun taxi à la station de taxis (tu m’étonnes un samedi soir avec un feu d’artifice à 4 km, tous les taxis devaient être là-bas à attendre les retours). Finalement, nous sommes montés sur une passerelle pour piétons et avons regardé les dix dernières minutes de loin. D’ailleurs il y avait deux feux d’artifice visibles ce soir là, quand je vous dit qu’en août il y en a tous les jours, c’est même plusieurs par jour dans certains cas.

Finalement nous sommes rentrés, non sans avoir fait un détour par un game center pour une petite séance de purikura, histoire d’immortaliser cette mémorable soirée.
Le feu d’artifice était raté, certes, mais je me suis quand même bien amusée.

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