Les voies du destin…

Quand je regarde cette photo de Ryôko et moi sur notre passerelle en train de voir les derniers lancers du feu d’artifice raté de l’autre jour, je me dis que, quand même, la vie est étrange parfois.

Qui aurait pu parier, entre autres improbables choses en ce bas monde, que je deviendrais amie (et quand je dis amie je dis amie proche, oui) avec une fille qui vit à 10 000 km de chez moi et que j’ai rencontrée totalement par hasard parce qu’elle était une collègue de travail d’une autre japonaise (Akari) en face de qui je m’étais retrouvée assise à table à la célébration des cinq ans d’un petit restaurant de yakitori du quartier où j’habitais durant mon année de visa « vacances et travail ».
Akari parlait anglais, elle prenait même des cours avec Ryôko, sa collègue de travail, à cette époque. Elle a donc sauté sur l’occasion pour pratiquer avec moi. Et Ryôko, curieuse, a voulu me rencontrer aussi. Akari m’a donc invitée à faire un karaoke avec des amis à elle un soir, Ryôko était de la partie.
Oui, j’ai rencontré Ryôko dans un karaoke, ça ne s’invente pas ^_^ (soirée mémorable : 7h de karaoke, ça ne s’invente pas non plus …).

Autant Akari est restée une « connaissance ». J’apprécie d’avoir de ses nouvelles et de la voir quand je vais au Japon.
Autant Ryôko est devenue une vraie amie. C’est assez étrange de rencontrer quelqu’un qui vit à l’autre bout du monde, qui n’a pas la même culture que vous, la même histoire, mais qui cependant partage votre façon de penser, de voir les choses, vos valeurs, qui s’amuse des mêmes choses que vous et ris (ou pleure, car j’ai pleuré au téléphone quand elle m’a appelée du Japon pour m’annoncer la mort de son père) avec vous.
C’est assez étrange de voir à quel point des gens que vous voyez si proches de vous, géographiquement et surtout de pensée et de coeur peuvent vous trahir et vous traiter de la pire des façons alors que d’autres qui vous connaissent à peine et qui vivent aux antipodes vous ouvrent leur porte et vous intègrent à leur famille. Au sens propre.
Si je n’ai pas passé Noël 2003 seule loin de ma famille c’est grâce à Ryôko. Les japonais se contrefichent de Noël, elle a organisé un repas dans SA famille pour que je ne sois pas seule loin de MA famille ce soir là.
J’ai passé le jour de l’an avec eux, un peu comme la petite soeur.
Elle m’a hébergée trois mois pour que je puisse faire mes recherches pour ma thèse. Logée, nourrie, blanchie.

J’espère un jour pouvoir lui rendre la pareille, en attendant je ne peux que lui laisser mon appartement quand elle vient à Paris (en embêtant mes autres amies d’ailleurs. Vraiment je suis une fille vernie d’avoir de si belles personnes autour de moi). C’est bien peu.

Bientôt dix ans que nous sommes amies.
Merci Ryôko.

Share to Facebook
Share to Google Plus

Commentaires (3)

copine ALaoût 29th, 2012 at 18 h 53 min

Je trouve cet article vraiment très émouvant, efficace, j’ai la p’tite larme à l’oeil, quoi.

Normal que tu gardes des amies comme ça depuis dix ans, hé, c’est toi <3

solèneaoût 29th, 2012 at 21 h 43 min

T’as fini de nous faire pleurer ?! Vive les amies !
Je savais même pas que son papa était plus là T-T

Yumiaoût 30th, 2012 at 6 h 13 min

Il est décédé début 2007 d’un cancer.
Quand j’ai vécu avec eux à l’été 2006 il passait des examens et ils lui avaient trouvé des métastases osseuses mais il était encore à peu près en forme.
Il m’avait même emmenée toute une journée à Yokohama au musée de la période Yayoi, construit sur un ancien site archéologique très important pour mes recherches.
Il est parti peu après le mariage de Ryôko et Ichi-kun.

Laisser un commentaire

Votre commentaire