Toro iseki
Ce petit village et ses quelques rizières perdus au milieu de la ville c’est Toro iseki, le site archéologique de Toro situé dans la ville actuelle de Shizuoka. Enfin, la reconstitution d’une partie du village trouvé en fouilles, après ladite fouille.
Petite parenthèse : je traduis ici iseki volontairement par site archéologique mais la traduction exacte de iseki serait plutôt « vestiges ». Fin de la parenthèse.
J’ai pris cette photo depuis le toit-terrasse du musée archéologique qui, au Japon, accompagne comme il se doit tout « parc archéologique ». Car s’il est un peuple absolument mordu d’archéologie, ce sont les japonais. Chaque découverte fait l’objet d’articles dans la presse, voire la une pour les plus importantes. Chaque site intéressant d’un point de vue reconstitution pour le grand public et pour lequel on trouve un financement est transformé en « parc archéologique » de taille plus ou moins importante, adjoint d’un musée où sont exposés les objets découverts in situ (ou leurs reproductions).
Pour un archéologue étudiant la période Yayoi, Toro fait partie des sites emblématiques et donc, quand Ichi-kun et Ryoko m’ont proposé de faire un saut à Shizuoka (à 2h de route de la région des lacs du Mt Fuji où nous allions passer un weekend), je me suis empressée d’accepter. Ce qui rend Toro si exceptionnel (et qui n’est pas évident sur cette photo) ? C’est que le village a été abandonné suite à une crue très importante de la rivière locale vers le IIè siècle de notre ère et que la boue a conservé quasiment intacts les outils et autres objets en bois dont se servaient les habitants. Toro est donc une mine d’information extrêmement précieuse sur la vie quotidienne des habitants de la fin de la période Yayoi, un vrai bonheur pour les archéologues.