Le shinkansen
Lors de mes trois précédents voyages au Japon, je n’avais jamais pris le Shinkansen. D’une part parce que j’étais restée majoritairement dans la région de Tôkyô, et d’autre part parce que le shinkansen est quand même cher et la fois où j’ai fait le voyage vers Kyôto et Nara, j’y suis allée (et retour) en bus de nuit. Plus long mais beaucoup, beaucoup plus abordable.
Cette fois-ci j’aurai non seulement inauguré le shinkansen mais également je l’aurai utilisé en long en large et en travers: Shinagawa(Tokyo) – Shizuoka, Shizuoka – Tokyo, Tokyo – Shizuoka, Shizuoka – Hakata (Fukuoka, Kyûshû), Hakata – Kyoto.
Deux choses essentielles à comprendre pour utiliser le shinkansen.
La première c’est qu’il y a des sièges avec réservation et d’autre sans. On n’est donc pas, comme dans le TGV, obligé de réserver une place (bien entendu, c’est plus cher si on réserve). Dans chaque train, en fonction du type de train (je vais y revenir), quelques voitures sont réservées aux sièges sans réservation. Plus le train est un express et moins il y a de voitures sans réservations. Je ne voyage pas sur des grands weekends de départ en vacances donc jusqu’ici j’ai toujours trouvé des places assises.
La seconde chose, c’est que la ligne sur laquelle je me trouve (la ligne Tôkaidô) fonctionne sur le même principe que les trains de banlieue (que j’évoquais ici), c’est-à-dire qu’il y a des shinkansen omnibus, des semi-express et des super-express. Je suppose que c’est aussi le même système sur les autres lignes.
Tôkaidô est la ‘route de l’océan de l’est’ qui relie Kyôto à Tôkyô, c’est une route historique qu’on parcourait à pied autrefois et qui était donc ponctuée d’étapes journalières. C’est donc désormais également une ligne de chemins de fer. Sur cette ligne il y a trois shinkansen différents : Kodama qui est omnibus et qui va de Tokyo à Nagoya par exemple (donc un parcours court, il peut aller jusqu’à Shin-Ôsaka, ou Kyôto, mais cela reste court par rapport à la longueur de la ligne), Hikari qui est le semi-express et qui peut aller jusqu’à Okayama voire Hiroshima en s’arrêtant aux grandes et moyennes gares, et enfin Nozomi, le super express, qui va jusqu’à Hakata (la gare de Fukuoka sur l’île de Kyûshû) et qui fait peu d’arrêts, uniquement dans les très grandes villes. Nozomi ne s’arrête par exemple pas à Shizuoka, il relie sans arrêt intermédiaire Tôkyô à Nagoya. Du coup sur cette ligne il y a un shinkansen toutes les 5 minutes environ, voire plus, aux heures de pointe.
Donc pour faire Shizuoka-Hakata, j’ai pris le Hikari jusqu’à Nagoya puis à Nagoya je suis montée dans le Nozomi jusqu’à Hakata. Transfert sur le même quai, 5 minutes d’attente. Efficacité.
Bon, du coup ne sachant pas que ça serait si rapide j’avais prévu d’utiliser mon temps d’attente à Nagoya pour acheter un truc à boire et à manger, c’est raté. Heureusement, il y a une vente ambulante dans le train et, comme on est au Japon, elle ne s’arrête pas de tout le parcours, c’est-à-dire qu’une fois fait tout le train, la jeune femme fait demi-tour et refait tout le train etc. Et, comme on est au Japon bis, quand elle rentre dans la voiture, elle s’incline en déroulant toutes les phrases de politesse requises, mais également quand elle sort de la voiture avec son charriot, elle se retourne et s’incline en nous souhaitant une bonne journée (et toutes les phrases de politesse qui vont avec), même si les sièges sont disposés de telle façon qu’on lui tourne en fait tous le dos ! Dans le commerce, on ne rigole pas avec la politesse.
Parenthèse : Han ! Une vente ambulante de glaces dans le train !
Également, la contrôleuse entre Tôkyô et Shizuoka ne réveillera pas les dormeurs pour les contrôler.
Deux petits bémols quand même. D’une, les sièges ne sont pas très confortables et de deux, aucune prise de courant. Eventuellement dans le Kodama voire même le Hikari pourquoi pas puisqu’en général on fait des parcours plutôt courts avec. Mais dans le Nozomi, rien non plus. En fait c’est le même intérieur que le Hikari. Il n’y a pas de différence de classe. Rectification : j’ai trouvé des prises mais pas accessibles pour tous. Une prise en bout de voiture donc seuls les places à chaque extrémité de voiture y ont accès et c’est une prise pour trois, donc les gens amènent leur multiprise visiblement. Et il y en a une aussi pour chaque rangée mais située au ras du sol sur la paroi. Donc en ce moment je suis assise côté couloir avec quelqu’un assis côté fenêtre, donc pas de prise. J’espère qu’il ne va pas jusqu’à Hakata ^_^
Il y a néanmoins le wifi entre Tôkyô et Shin-Ôsaka dans le Nozomi mais a priori il faut y être abonné car je n’ai pas trouvé de réseau non sécurisé.
Les toilettes ressemblent tous à des toilettes de train. A la différence près qu’il y a sur la porte une plaque en braille expliquant la configuration des lieux, un bouton d’alerte en cas de soucis (je ne suis pas sure qu’on ait ceci dans les TGV) et un distributeur de papier toilette à double rouleau (yeah !). Et face aux toilettes, il y a deux espaces avec lavabo et rideau pour fermer l’espace, pour faire une petite toilette rafraîchissante si besoin.
Je joins une petite carte du parcours en début de billet pour que vous puissiez vous y retrouver un minimum.