Arrivée à Fukuoka
Retour au récit de mes petites aventures.
Donc, une fois le Shinkansen pris à partir de Shizuoka, je traverse toute la partie ouest du Japon en moins de quatre heures et j’arrive à Fukuoka, ville principale du département du même nom, au nord de l’île de Kyûshû. Même si je ne vais y passer que trois petits jours, c’est un moment très spécial pour moi car je vais enfin pouvoir fouler le sol d’une région que je connais par cœur à travers des photos, des cartes, des plans, des objets dans des musées… mais pas en vrai. Du coup je me suis fait un programme chargé, très chargé afin d’en voir le plus possible (sites archéologiques et musées à raison de deux par jour au moins). Je réussirais même l’exploit d’en voir un de plus que prévu, sur un coup de tête (et vous verrez, c’était une petite aventure, je vous raconterai).
Avant même de quitter la France, j’avais fait mon programme pour 1/être efficace et perdre le moins de temps possible dans les transports 2/ne pas me perdre moi-même car je ne connais pas Fukuoka et les sites et musées que je dois voir sont répartis à peu près partout dans la ville, voir au-delà. Mon problème principal venait du fait que, contrairement à la région de Tôkyô, la zone n’est pas entièrement quadrillée par des trains de banlieue ou les lignes de métro. Il me fallait donc prendre le bus puis marcher, parfois beaucoup. J’ai même du prendre le taxi en pleine cambrousse à un moment donné (mais je vous raconterai tout ça aussi !). Et qui dit prendre le bus dit repérer le nom de l’arrêt de bus concerné ainsi que les horaires de passage desdits bus. Car dans une ville de province comme Fukuoka (oui, au Japon, une ville de 1 500 000 habitants, c’est une petite ville de province), il y a souvent peu de bus en milieu de journée. Il me fallait aussi trouver les horaires d’ouverture (souvent les petits sites ou musées ferment à 17h00, voire plus tôt). Le tout en japonais, bien entendu puisqu’on est dans du 100% local et qu’à part au Musée municipal de Fukuoka (qui est plus grand et plus fréquenté par les touristes), tous les gens aux accueils ont été curieux de savoir ce qui m’amenait ici vu qu’une occidentale qui se balade dans un musée/site archéologique japonais, ça ne doit pas leur arriver tous les jours (en dehors du fait que j’étais souvent le seul visiteur à ce moment là aussi) !
Bref, me voici débarquée à la gare de Hakata. Oui, parce que déjà pour commencer, la gare centrale de Fukuoka ne s’appelle pas « Fukuoka » mais « Hakata ». Fukuoka est en fait née à la fin du XIXè siècle de la fusion de Fukuoka (le quartier autour du château) et de Hakata, mais c’est en fait Hakata qui s’est développée. Donc la ville s’appelle Fukuoka, son aéroport moderne aussi, mais la gare, construite avant la fusion, se nomme Hakata.
Ici aussi j’ai loué un studio via un célèbre site de location d’appartements et je me suis fait un petit plaisir kawaii : un appartement entièrement décoré avec Rilakkuma. Tout y est, de la housse de couette en passant par la vaisselle (enfin, la dinette puisque tout est en plastique ^_^), les chaussons, les peluches et les accessoires dans la salle de bain.
L’appartement est situé à environ 10-15 minutes à pied de la gare. La gérante m’a envoyé le plan ainsi qu’un parcours avec photos pour que je ne me trompe pas et que je trouve facilement (vous vous souvenez, il n’y a quasiment pas de noms de rue au Japon). Donc sur le papier c’est nickel. Dans la réalité… Alors, non, je ne me suis pas perdue et ce fut facile de trouver le lieu (pas comme à Kyôto, ça aussi, je vous raconterai…). Dans la réalité, je débarque à la gare en début de soirée. Il fait noir, il fait toujours aussi chaud et humide (donc pas loin de 30°) et je dois donc faire environ 15 minutes à pied avec mon sac à dos de 15 kg sur le dos et ma valise (roulante, certes) de 10 kg, plus la sacoche de l’ordinateur (qui contient bien plus qu’un ordinateur, donc je ne vous raconte pas son poids non plus…). Sachant que, quand on cherche un endroit tout parait toujours plus long et éloigné puisqu’on ne connait pas encore le parcours, je confirme, le trajet m’a paru interminable. J’arrive au pied de l’immeuble en question après avoir perdu environ 10 litres de sueur, je trouve le cadenas contenant le clé de l’appartement, je prends l’ascenseur et me voilà enfin à destination.
Alors oui, « le cadenas qui contient la clé ».
Clairement, c’est un appartement géré par des gens qu n’y habitent pas et qui en ont fait un business. Il n’y a donc personne pour m’accueillir (personnellement, cela ne me dérange pas) et il y a juste un gros cadenas qui est en fait une petite boîte à code dans laquelle est rangée la clé de l’appartement. Le code m’a été envoyé par mail et le cadenas (celui avec la bande rouge…car il y en a plusieurs) est accroché sur la grille d’entrée de l’immeuble. Comme on est au Japon, ce système fonctionne bien : personne ne va exploser la cadenas afin de récupérer la clé et piller l’intérieur de l’appartement.
Je rentre dans l’appartement qui est tout point aussi kawaii que sur les photos, promesse tenue. Je pose mon énorme sac et je n’ai qu’une envie, sauter dans la douche ! Sauf que je dois d’abord penser au ravitaillement pour le dîner et le petit déjeuner du lendemain. Pas de soucis non plus, j’ai croisé un konbini sur la grande avenue venant de la gare, une rue avant de tourner dans la mienne. Donc je redescends, je sors de l’immeuble et je file en direction du konbini. J’y suis en moins d’une minute… mais ce n’est pas celui que j’ai vu en venant. D’ailleurs celui-là est plus loin dans ma rue et non sur la grande avenue… Ah ben oui, ne sortant de l’immeuble, je ne suis pas partie dans le bon sens… Pas grave, ce konbini étant plus proche, ça m’arrange. Je note toutefois de bien faire attention le lendemain matin en sortant de l’immeuble pour rejoindre la gare !