Perdue dans la campagne et ailleurs…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Me voilà donc partie pour trois jours intenses à Fukuoka et dans ses alentours, en ayant bien balisé chaque parcours vers chaque musée ou site que je souhaite visiter, je suis confiante. Pourtant, je vais avoir quelques surprises en chemin.
Alors, contrairement à ce qu’on pourrait penser, le trajet où je n’ai eu aucun soucis, ce fut celui vers Yoshinogari, le site le plus éloigné de mon hôtel (l’hôtel est en vert sur la carte). Ce fut le plus simple car j’avais uniquement un trajet en train à faire (avec un changement, certes, mais c’est easy) et parce que le site est situé à quelques centaines de mètres de la gare du même nom. Aller au musée de Fukuoka fut facile également, même avec pas mal de marche entre la gare et le musée, tout comme pour aller au musée de Na koku (pour celui-là, 20 minutes de marche en plein cagnard, je m’en souviendrai ^_^).
Je commence à me faire une première petite frayeur en allant au site de Kane no Kuma.

Pour aller à Kane no Kuma, je débarque en bus sur une très longue avenue dans une zone commerciale et industrielle, sous le viaduc de l’autoroute. L’arrêt de bus est un petit arrêt matérialisé par un simple panneau « arrêt de bus ». Kane no Kuma est le petit musée d’un petit site archéologique local. Extrêmement important pour une initiée comme moi, mais inconnu pour les non-spécialistes. Donc autant dire que le site n’est pas signalé au niveau de l’arrêt de bus. Je regarde le plan que j’ai amené avec moi. Je sais que je suis au bon endroit mais, problème : comment orienter la carte ? En effet, la grande avenue est située en plaine et il n’y a pas de point de repère particulier. Je ne sais pas non plus dire si mon bus est arrivé par le nord ou par le sud sur cette grande avenue (ben oui, j’avais uniquement repéré à quel arrêt descendre). Et bien entendu, comme vous le savez maintenant, il n’y a pas de noms de rue au Japon. Au final, je trouve la solution : d’un côté de l’avenue la plaine continue, de l’autre la rue se dirige vers les collines boisées. Connaissant bien mes amis les anciens japonais de la Préhistoire, j’opte pour les collines où ils avaient plutôt l’habitude d’établir leurs habitats et cimetières. Bingo !

Pour le centre archéologique, j’ai aussi pris le bus. Mais là, l’arrêt était situé juste à côté du centre archéologique. Tandis que j’attendais le bus devant la gare, une petite mamie japonaise a engagé la conversation. Quand le bus arrive finalement, elle me dit un truc du genre « vous êtes très polie et très gentille, pas comme les jeunes japonais d’aujourd’hui ».  Priceless !
Je fais ma petite visite du centre archéologique et, à la fin, je regarde les prospectus à disposition et je tombe sur celui du site de Itazuke. Encore un site très célèbre, même si pas une nécropole (donc éventuellement moins intéressant pour moi) et que donc je n’avais pas intégré à la liste des visites. Je me rends compte d’après le plan sur le prospectus que ce n’est pas très loin du centre archéologique et que j’ai aussi le temps d’y aller. Enfin… je fais une estimation d’environ 15 minutes à pied si j’arrive à trouver le site car, comme je l’ai déjà montré, les plans japonais sont souvent schématiques et donc parfois trèèèès éloignés de la réalité. Donc comme vous pouvez en juger par vous-même :

J’ai trouvé sans trop de problème après effectivement 15 minutes à pied, sous le regard étonné des conducteurs japonais le long de la grande avenue qui se demandaient certainement ce que cette Occidentale faisait (sûrement paumée) dans cette zone commerciale/industrielle, donc au milieu de nulle part. Et, au sortir de Itazuke, j’ai réussi à trouver et à rejoindre la gare pour rentrer à l’hôtel.

Mais, au final, ça aussi c’est une aventure banale. J’ai gardé le meilleur pour la fin. : le trajet vers le musée de Ito koku.
Dès le début je savais qu’il y avait danger. Le musée est en pleine campagne et d’après le site internet des transports de Fukuoka, il y a bien un bus qui relie la gare au musée mais il y en a très peu. Deux tôt le matin, un à 13h56 et un à 16h11, ce dernier étant trop tardif car le musée ferme à 17h ou 17h30. Donc je me décide pour celui de 13h56, sachant que j’ai deux changement à faire en train local avant d’arriver à la gare pour prendre le bus. L’expédition.
Je m’en sors dans les transports ferrés, comme d’habitude, et j’arrive pile poil pour essayer (notez bien le « essayer ») d’attraper mon bus devant la gare. Car, c’est bien connu, les arrêts de bus sont en général situés devant les gares. Hum… Je sors rapidement, je ne trouve pas d’arrêt de bus, ne vois pas de bus. Tic tac, tic tac, les minutes tournent et les bus au Japon sont toujours à l’heure, à la minute près. Après un coup d’œil au plan du quartier, je repère l’arrêt de bus… derrière la gare. Je m’y précipite mais deux minutes trop tard. Je ne vois pas de bus. j’attends en espérant (on ne sait jamais). Rien. J’ai raté mon bus.
Deux choix s’offrent à moi : y aller à pied mais il y a entre 3 et 5 km ou appeler un taxi (il y a un numéro d’une compagnie de taxi affiché sur l’arrêt de bus). Le hic, c’est que quand je vais au Japon, mon forfait de mobile ne fonctionne pas et je prends un forfait spécial mais uniquement pour les données internet. Je n’ai jamais besoin d’appeler et ça me revient trop cher pour pas grand chose. Donc je ne peux pas appeler de taxi. A ce moment là, un taxi apparait. Je lui fais un petit signe, le chauffeur me répond gentiment mais je me rends compte rapidement qu’il est déjà occupé. J’ai donc le choix : attendre qu’un autre taxi apparaisse et prier pour qu’il soit vide ou partir à l’aventure à pied dans la campagne japonaise. Je me laisse 5 minutes d’attente. Aucun taxi ne passe. Au moment où je me décide à partir à pied, le taxi qui m’était passé devant cinq minutes plus tôt, et qui m’avait fait signe, apparait. Je comprends qu’il m’avait signifié qu’il m’avait vue et qu’il revenait me chercher. Miracle !
Dans le taxi, je réalise que le musée était plus à 5 km de la gare qu’à 3…
A l’accueil du musée, les horaires des bus de retour sont affichés et je vérifie avec la dame de l’accueil que j’aurai bien un bus à 17h08 ainsi que l’emplacement de l’arrêt de bus (derrière le musée). Je fais donc ma petite visite et je prends mon temps, sinon je suis bonne pour attendre le passage de mon bus très longtemps à ce fameux arrêt.
Malgré tous mes efforts (je traine dans le musée, je dévalise la boutique en catalogues d’expositions), j’ai 40 minutes d’attente. Il fait beau et chaud, l’endroit est ombragé, je m’assoie sur un plot en béton qui est là et je lis pour passer le temps. Il y a des employés municipaux en train de tailler les haies qui séparent le trottoir de la rue, ils me regardent un peu bizarrement. Le temps passe. Je suis seule à mon arrêt, en train de lire. Ils taillent les haies. Malgré mon air détaché, je prie secrètement pour que le bus de 17h08 passe vraiment. Finalement à 17h00 les tailleurs de haie remballent leurs affaires et le plus vieux d’entre eux ose enfin s’approcher et me demande gentiment si tout va bien (ça fait donc 40 minutes que l’Occidentale attend sans bouger sur son bout de trottoir au milieu de la campagne ou presque ^_^). Je lui réponds que oui, que j’attends le bus de 17h08 (en espérant qu’il passe, donc…) et le remercie (ils sont trop mignons ces japonais).
A 17h08, un minibus se pointe et je comprends que c’est LE BUS. Ici, en pleine campagne, c’est plus une navette qu’un véritable bus. Et à ce moment précis, je réalise que c’est le minibus que j’ai vu passer devant moi, devant la gare plus tôt dans l’après-midi. Et que, si j’avais su, je lui aurais fait signe et j’aurais donc eu mon bus jusqu’au musée comme prévu…

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