Et voilà une nouvelle oeuvre à votre disposition pour agrandir votre culture sur l’art japonais.
Evidemment c’est encore un objet archéologique mais au moins, cela reste plus original qu’une encre de Chine ou un paravent (sans vouloir offenser ces beaux objets, bien entendu ^_^).
L’oeuvre du mois de février rejoint donc les pages du blog à la rubrique « l’oeuvre du mois », comme les autres.
Bonne lecture !

Cette dogû a été retrouvée sur le site de Kizukuri Kamegaoka (département de Aomori) tout au nord du Japon et est datée de la période Jômon final, c’est à dire entre 1000 et 400 avant notre ère. Elle mesure environ 36 cm de haut, est classée comme bien culturel important et est conservée au Musée National de Tokyo.
Elle est réalisée à la main, en terre-cuite et représente un personnage orné de parures et d’une coiffe, dont les immenses yeux occupent tout le visage.
On ne sait ni qui elle représente, ni quelle était sa fonction mais elle fait partie des nombreuses figurines de terre-cuite qui furent produites pendant cette période finale du Jômon dans l’archipel japonais.
La période Jômon est la seconde période de la préhistoire japonaise. Elle suit le Paléolithique (l’époque des chasseurs-collecteurs vivants pendant la dernière glaciation, entre 30 000 et 12 000 avant notre ère) et précède la période Yayoi, période d’arrivée de l’agriculture et de la métallurgie dans l’archipel japonais vers le Vè siècle avant notre ère. La période Jômon dure donc environ 10 000 ans, ce qui est extrêmement long pour une période archéologique, et est divisée en 6 phases dont la phase dite « finale » (la dernière) à laquelle appartient cette dogû.
Le Jômon commence avec le réchauffement climatique progressif vers -12 000 qui voit la fin des grandes glaciations. Les glaciers reculent, la toundra aussi, les grands mammifères (comme les mammouths, les rhinocéros laineux…) disparaissent et laissent place aux cerfs, aux sangliers et la forêt tempérée conquiert peu à peu l’archipel, du sud vers le nord. Les hommes s’adaptent à ce nouvel environnement : ils sont toujours chasseurs-collecteurs (c’est-à-dire qu’ils vivent de ce qu’ils chassent, cueillent ou pêchent) mais ils adaptent leurs armes et leurs outils à leurs nouvelles sources de nourriture (par exemple, ils inventent l’arc et la flèche). Ils restent néanmoins nomades, se déplaçant en fonction des saisons et des ressources disponibles. On appelle cette période des chasseurs-collecteurs après le réchauffement climatique la période Mésolithique.
La particularité des peuples du Jômon, par rapport à la majorité des peuples mésolithiques dans le monde, est qu’ils ont inventé la céramique (généralement elle est inventé par les agriculteurs pour stocker leur grain) et qu’à certaines époques il sont devenus sédentaires et se sont regroupés dans des villages composés de maisons semi-enterrées. On parle alors pour ces sociétés très organisées (mais pas paysannes) de sociétés complexes de chasseurs-collecteurs. Certaines preuves archéologiques tendent de plus à montrer que s’ils continuaient à collecter leur nourriture sur ce qu’il trouvaient dans la nature, ils ont probablement favorisé certaines espèces d’arbres, comme les châtaigniers, pour améliorer le rendement et la taille des récoltes, en débroussaillant autour de chaque arbre, en éliminant les autres espèces, etc. Leur économie était en effet très axée sur les châtaignes, les glands, les marrons… Des gens donc très intéressants que ces gens du Jômon.
C’est dans le nord de l’île de Honshû (l’île principale du Japon actuel) et dans le sud de Hokkaidô (la grande île tout au nord) que les sociétés Jômon ont été les plus complexes, durant la fin de la période. Les habitants de ces régions ont en effet construit des monuments mégalithiques, dont certains montrent clairement des alignements avec les solstices, se sont mis à produire de nombreux objets et ornements en pierre et en terre-cuite, comme ces statuettes dont il est question ici.
Le sens et la portée de ces objets nous échappent (malgré ce qu’on peut lire parfois comme interprétation délirante à leur sujet) même si certains ont des formes sans équivoque : bâtons de pierre en forme de phallus, statuettes féminines avec un trou dans la vulve par exemple. Malgré ces références sexuelles évidentes, nous ne savons ni à quelle occasion elles ont été fabriquées ni comment elles étaient utilisées, la plupart ont d’ailleurs été retrouvées brisées volontairement. Bien entendu, on peut toujours évoquer un culte à la nature et à son abondance (comme pour beaucoup de sociétés de chasseurs-collecteurs) mais en dire plus relèverait de l’imagination pure et simple.
C’est à peine réveillée (ou bien endormie, au choix) dans le bus allant de l’aéroport de Narita à la gare de Seiseki Sakuragaoka que j’ai découvert avec des yeux éberlués cette « petite » nouveauté tokyoïte dont je n’avais jusque là jamais entendu parler (et qui n’était pas là il y a 6 ans).
La Tokyo Sky Tree, la nouvelle tour relais de télécommunications de Tokyo, érigée pour remplacer la célèbre Tour de Tokyo (que j’ai pu déjà évoquer ici) qui ne remplissait plus trop son rôle, dépassée en hauteur par les buildings plus récents.
Là c’est sûr, avant qu’un immeuble ne la dépasse, on a quelques années devant nous !
Fiche technique de la bête :
Hauteur : 634 m
Construction : 2008-2011
Coût : environ 460 millions d’euros
Deux plate-formes d’observation : 350 et 450 m
Site officiel : http://www.tokyo-skytree.jp/en/ (en anglais)
Un autre type de mochi que j’ai pu goûter durant mon séjour en septembre dernier est le kusa mochi.
Il s’agit d’une pâte de riz mélangée à des feuilles de yomogi (Artemisia princeps, Armoise japonaise) fourrée à la pâte de haricots rouges.
Il s’agit donc là aussi d’une pâtisserie et ce mochi-là se mange chaud… très chaud. 
On a toujours l’air tellement malin à se passer d’une main à l’autre sa petite boulette verte en attendant qu’elle refroidisse, à souffler dessus en vain et à se brûler en croquant dedans. Le tout par 30° à l’ombre (il faut vivre dangereusement).
Parmi les pâtisseries japonaises, celles à base de mochi font partie de mes préférées.
Le mochi est une pâte obtenue à partir de riz gluant pilé et malaxé et peut se consommer dans des plats salés comme en gâteaux, aromatisés ou fourrés de pâte sucrée (aux haricots rouge, au thé vert….).
Et parmi les mochi sucrés, le shingen mochi est mon préféré.
Il s’agit de mochi accompagné de kinako (la farine de soja) et arrosé de sirop de sucre brun. Le goût ne ressemble à aucun goût connu sous nos contrées (je précise car maintenant, avec l’invasion du macha, le thé vert, certains goûts typiquement japonais font désormais partie de notre univers gustatif).
C’est la spécialité du département de Yamanashi, situé à l’ouest de Tokyo, dans la région du Mt Fuji. Cette pâtisserie locale doit son nom à SHINGEN Takeda, seigneur de la région à la fin du XVIème siècle, qui s’opposa à la montée en puissance de Oda Nobunaga et deTokugawa Ieyasu (dont je vous ai déjà parlé ici).
Les oeuvres du mois reviennent (si si, je sais qu’elles vous ont manqué) !!
Comme à l’accoutumée, l’oeuvre précédente rejoint le blog sous forme d’article et une nouvelle page s’ouvre.
Bonne lecture
14 février 2013 dans
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Cette énorme édifice (officiellement la plus grande construction de bois au monde) est le bâtiment principal du temple Tôdai-ji de Nara et abrite la grande statue en bronze de Buddha. Célèbre tant par sa taille imposante que par la statue qu’il abrite, le Daibutsuden est le centre d’un des plus grands temples du Japon, et un des plus anciens.
Le symbole d’une nouvelle capitale
En 708, l’impératrice Genmei décide de fixer une nouvelle capitale, le site de l’actuelle étant devenu trop petit pour une population en constante augmentation. Le site de Heijôkyô (actuelle Nara) est choisi selon les bons auspices chinois et le plan de la capitale est établi d’après celui de la capitale chinoise des Tang, Chang’an. La cour s’y installe en 710, à l’achèvement du palais impérial, et la ville va voir fleurir en son sein et alentours des centaines de temples.
Cette période dite de Nara, dont le Tôdai-ji est le symbole, représente l’apogée de l’influence chinoise sur la société japonaise : la Chine sert de référence ultime à un empire naissant qui se donne pour ambition d’atteindre la puissance et le rayonnement de son modèle. Voulu par l’empereur Shômu, le Tôdai-ji est un projet monumental qui reflète la volonté de ce dernier de développer le bouddhisme d’état en pleine expansion. L’ironie du sort est que Heijôkyô sera abandonnée par les empereurs japonais en 794 à cause justement de la toute puissance du clergé bouddhique et de son influence toujours plus importante sur les affaires de l’état.
Un bâtiment gigantesque
Le Daibutsuden a été construit dans le seul et unique but d’abriter la grande statue du Buddha voulue par l’empereur. Première grande statue de bronze érigée dans l’archipel japonais, sa réalisation mobilise les meilleurs artisans bronziers, tout comme celle du bâtiment qui l’abrite, qui fait appel au savoir faire des meilleurs architectes et artisans de l’archipel. Sa construction va durer plus de trois ans.
Ses dimensions actuelles, bien qu’imposantes (57 x 50 m) sont en fait environ 30% plus petites que ses dimensions originelles. Malheureusement, comme beaucoup de bâtiments en bois, le Daibutsuden a subit plusieurs incendies (criminels ou accidentels) qui lui ont valu plusieurs restaurations et reconstructions. Le bâtiment actuel date en fait du début du XVIIè siècle (et non du VIIIè siècle).
Le bâtiment fût en effet victime des guerres intestines entre les clans Taira et Minamoto et incendié volontairement en 1180 par un Taira (puisque les moines du Tôdai-ji avaient pris le parti des Minamoto). L’incendiaire sera décapité à la fin de la guerre. Le bâtiment (et la statue du Buddha qu’il contient, déjà endommagée par un tremblement de terre au IXè siècle) furent alors restaurés. Ce sera également le cas après l’incendie de 1567, lors de la guerre opposant deux autres clans, les Matsunaga et les Miyoshi.
Toutes ces restaurations ne lui enlève en rien de son imposante présence au milieu du parc de Nara et de son écrasante hauteur lorsqu’on se trouve au pied des marches.
Malgré tous ces aléas, le Daibutsuden du Tôdai-ji reste encore aujourd’hui le symbole d’un Age d’Or du Japon
Ces deux photos ont été prises en janvier 2003 avec mon appareil argentique, d’où leur léger grain.
Ce petit village et ses quelques rizières perdus au milieu de la ville c’est Toro iseki, le site archéologique de Toro situé dans la ville actuelle de Shizuoka. Enfin, la reconstitution d’une partie du village trouvé en fouilles, après ladite fouille.
Petite parenthèse : je traduis ici iseki volontairement par site archéologique mais la traduction exacte de iseki serait plutôt « vestiges ». Fin de la parenthèse.
J’ai pris cette photo depuis le toit-terrasse du musée archéologique qui, au Japon, accompagne comme il se doit tout « parc archéologique ». Car s’il est un peuple absolument mordu d’archéologie, ce sont les japonais. Chaque découverte fait l’objet d’articles dans la presse, voire la une pour les plus importantes. Chaque site intéressant d’un point de vue reconstitution pour le grand public et pour lequel on trouve un financement est transformé en « parc archéologique » de taille plus ou moins importante, adjoint d’un musée où sont exposés les objets découverts in situ (ou leurs reproductions).
Pour un archéologue étudiant la période Yayoi, Toro fait partie des sites emblématiques et donc, quand Ichi-kun et Ryoko m’ont proposé de faire un saut à Shizuoka (à 2h de route de la région des lacs du Mt Fuji où nous allions passer un weekend), je me suis empressée d’accepter. Ce qui rend Toro si exceptionnel (et qui n’est pas évident sur cette photo) ? C’est que le village a été abandonné suite à une crue très importante de la rivière locale vers le IIè siècle de notre ère et que la boue a conservé quasiment intacts les outils et autres objets en bois dont se servaient les habitants. Toro est donc une mine d’information extrêmement précieuse sur la vie quotidienne des habitants de la fin de la période Yayoi, un vrai bonheur pour les archéologues.
Couleur chimique, goût chimique : mon péché mignon, le melon soda.
Donc un soda au goût de melon (melon vert, vu la couleur).
C’est comme le Canada Dry quoi. Ca rappelle le goût de… mais ça n’en est pas (loin de là, tellement le goût est artificiel !)
L’auteur de ce blog ne sais même pas quoi écrire en guise de commentaire ^_^