Nous étions donc en route depuis la préfecture pour aller au centre archéologique.
Déjà, mon collègue me dit « on peut y aller en train ou en bus, on va prendre le bus car il nous dépose juste devant ». Certes. Au retour, je me rendrai compte que depuis la gare ce n’est que 10 minutes à pied (certes, ça monte et certes il fait très chaud) et qu’en train on met deux fois moins de temps que le bus, pour deux fois moins cher. J’ai donc pris le train les autres fois, hein.
Le centre archéologique est situé dans un ancien bâtiment qui ressemble à un collège ou un lycée mais mon collègue me dit que c’est un ancien hôpital ou centre de soin. Le lieu où il travaille (le musée environnemental du Mt Fuji) est un ancien collège réaménagé. Première mauvaise surprise, le bâtiment fonctionne à la japonaise, c’est-à-dire qu’il faut se déchausser en entrant et mettre des claquettes qui sont fournies pour les visiteurs. Oui, les gens ici travaillent en chaussons. Cette joie éternelle l’été de glisser ses petons sans chaussettes après je ne sais qui, avec des pieds dans je ne sais quel état. Autant dire que le soir même j’ai foncé au 100¥ shop m’acheter des claquettes rien qu’à moi. Deuxième mauvaise surprise, quand je demande à mon collègue si ça sera comme au centre archéologique de Tokyo niveau photocopies (c’est-à-dire si je pourrai photocopier tout ce que je veux à condition que j’amène mon papier), il me répond qu’il ne sait pas trop, que ça va être difficile, qu’il faudrait qu’il demande mais bon… Et troisième mauvaise surprise, je ne pourrai pas venir toute la semaine, mais seulement jusqu’à jeudi. En effet, vendredi ils font une journée portes-ouvertes et à partir de lundi, ils emballent tout car ils déménagent pour un bâtiment plus moderne, près du futur centre d’interprétation du Mt Fuji (heureusement que mon collègue m’avait dit pas de soucis pour le centre archéologique). Donc en gros, je dois dépouiller toute leur bibliothèque et copier tout ce qui m’intéresse en trois jours et demi (puisqu’on est déjà lundi midi). Je suis extatique.
Je suis aussi en sueur puisque, malgré la chaleur, ils travaillent tous sans climatiseurs (nous sommes au Japon, donc climatiseurs il y a) avec les fenêtres ouvertes. Certes il y a des courants d’air mais il fait quand même 32° C dehors. Ces gens sont fous.
Mais fort sympathiques. Je suis bien accueillie, je peux poser toutes les questions que je veux, demander, on me montre, on m’explique, on vient papoter etc… Le mardi, une des archéologues me ramènera même en voiture à la gare de Shizuoka car c’est sur son chemin. Je laisse tomber l’idée de la photocopieuse et me mets à photographier les pages des articles et ouvrages dont j’ai besoin. Après vérification, les images sont de bonne qualité donc je deviens une machine à photographier. Le lendemain j’amène même mon chargeur de batterie car la pauvre ne tient pas la journée. Je n’ai pas fait le compte mais je dois approcher les 2000 photos (donc 2000 photocopies quoi). Finalement c’est bien mieux comme ça car je n’aurai pas besoin de ramener tout ce papier en France et de tout stocker chez moi. Moins encombrant et moins cher, vive le numérique.
Donc j’installe ma petite routine pour quelques jours : je vais à la gare, j’achète un bentô pour le déjeuner, je prends le train le matin pour le centre, j’arrive, je mets mes petites claquettes rien qu’à moi, je vais frapper au bureau du chef en lui souhaitant le bonjour et en lui demande si je peux utiliser la bibliothèque et me poser dans la pièce d’à côté puis, je feuillette toutes les revues archéologiques disponibles et copie tous les articles qui m’intéressent. Je me mets à jour des 6 dernières années. Pareil pour certains ouvrages intéressant : copie et retour en France où je les aurai à disposition pour lire immédiatement mais également pour des recherches futures (enfin, dans plusieurs années j’espère que j’aurai enfin accès facilement à toute cette doc, c’est-à-dire que je serai au Japon pour de bon ^_^).
Pour la suite de mes aventures à Shizuoka, j’ai quand même fait ce que j’étais venu faire à la base, c’est -à-dire de la recherche. Faut bien bosser un peu. Donc le lieu le plus approprié pour ça, c’est le ‘maizô bunkazai center’ (« maïdzoo bounkadzaï cenn’taa »), littéralement, le centre des biens culturels enfouis, donc le centre archéologique local. C’est un petit centre (cela dit, celui de Tôkyô n’était pas plus grand mais il avait un musée adjacent, plus deux ou trois maisons de l’époque Jômon (env. -12 000 à -800/700) reconstituées. Bon, à Shizuoka, ils ont carrément un des sites archéologiques les plus connus du Japon pour la période Yayoi (le site de Toro, dont je reparlerai puisque j’y vais demain matin – env. -800/700 à env. 250) et le musée qui va avec donc pas besoin d’en avoir un au centre archéologique.
Donc me voilà partie, avec mon collègue, en bus depuis la préfecture où nous étions allés signer mon contrat, récupérer mes cartes de visites ciglées (qu’il a fallu faire refaire car mon nom était mal écrit en katakana, mais j’en ai déjà parlé) et surtout récupérer l’argent qu’ils me devaient. Car c’est un voyage de recherche entièrement financé par le département de Shizuoka mais comme ils ne sont pas extrêmement doués, non seulement ça a été un cirque pour avoir les billets d’avion, les billets de shinkansen pour se déplacer au Japon, mais en plus j’ai dû réserver moi-même mes logements. AirBnB ça a beau être moins cher que l’hôtel, 23 nuits ça fait un budget… que je n’avais pas puisque ni l’université où j’ai donné des cours au premier semestre, ni le grand musée londonien dans lequel j’ai fait des conférences au printemps ne m’ont, à ce jour, payé malgré mes relances. C’est toujours la classe d’emprunter de l’argent à sa mère pour pouvoir avoir un toit au Japon alors que cet argent vous l’auriez si les gens étaient sérieux.
Donc lundi, pas d’argent de la part de Shizuoka. Vous êtes gentils les cocos mais OK, j’ai payé tous mes logements et OK vous allez tout me rembourser mais moi je n’ai quasiment plus rien sur mon compte et donc je comptais manger avec l’argent que vous me devez et que vous étiez donc censés me donner là en arrivant, comme stipulé sur le contrat que vous venez à l’instant de me faire signer. De plus, le remboursement en question, ce sera à la japonaise, c’est-à-dire intégralement en liquide. Liquide que je vais devoir me trimballer jusqu’à la fin du voyage (heureusement le Japon est un pays sûr), ramener en France, encaisser à la banque pour enfin boucher le trou sur mon compte. Que du bonheur. Bref, au final j’aurai eu les sous jeudi uniquement. Ça c’est le dénouement, mais entre-temps il aura fallu les rappeler pour savoir quand je pourrai repasser et la seule réponse qu’on a eue c’était « on vous appellera quand l’argent sera là ». Et également mon collègue a dû payer le médecin pour moi, super (rien de grave, mais on m’a roulé sur le doigt de pied avec une grosse valise bien lourde. L’ongle me rentrait dans la peau et ça c’était infecté).
Au final mon collègue m’apprendra que le jeune homme qui s’occupe de tout ça, et qui effectivement ne m’a pas l’air bien dégourdi, est le fils de quelqu’un de haut placé à la préfecture. Tout s’explique.
Je crois qu’il n’existe pas au monde un endroit où l’administration/la bureaucratie fonctionne correctement et efficacement.
Et donc, je parlerai du centre archéologique dans un prochain billet, sinon cela fera beaucoup trop long ^_^.
Me voilà déjà très en retard sur le planning de ce blog. J’ai posté des petits messages histoire de dire que je m’en occupe mais le gros du travail n’est pas fait. Cela dit j’ai écumé la bibliothèque du centre archéologique local, on ne peut pas tout faire en même temps.
Donc, après mes péripéties relatées ici, je suis bien arrivée à Shizuoka (note pour plus tard, faire un post sur Shizuoka), d’aucun diraient « petite ville de Province ». Effectivement, Shizuoka est la 21ème ville la plus peuplée du Japon. Replacée à l’échelle de la France, je suis au Mans ^_^ (sauf qu’ici, la ville compte environ 700 000 habitants).
Donc cela me change de Tokyo. Non que le paysage soit foncièrement différent (à part qu’en centre-ville il y a moins de tours de 50 étages qu’à Shinjuku par exemple – en fait il n’y en a pas, la tour la plus haute fait « seulement 22 étages » -, ou bien moins d’écrans vidéo géants qu’à Shibuya) mais il y a surtout beaucoup, mais alors beaucoup moins de monde dans la rue ou dans les transports. Un vrai bonheur !
Donc après avoir débarqué vers 10h et récupéré mon studio (sans faire de pub, AirBnB forever), je m’accorde une petite sieste de 2h histoire de récupérer un peu, car la journée risque d’être longue, mais pas trop pour ne pas m’enfermer dans le décalage horaire (nous avons ici 7h de décalage avec la France).
Une fois un tant soit peu reposée, je décide d’aller explorer la ville, car cela sera probablement le seul jour où je pourrai faire la touriste, vu que je suis à la base venue pour mes recherches et que ce qui m’attend pendant 3 semaines ce sont plus des visites de bibliothèques, de sites archéologiques et de musées qu’autre chose. En japonais, on peut utiliser le mot anglais « sightseeing » (même si on le prononce en phonétique, c’est-à-dire ‘saïto shi-in’gu’) pour parler de visites touristiques. Moi aussi ce sera du « sightseeing », mais du « archaeological site seeing » ^_^
Me voilà donc partie avec ma petite carte en main, récupérée à mon attention par mon collègue à l’office du tourisme local (une autre similaire ayant également été fournie par ma logeuse). Première bonne surprise, c’est festival ce weekend (nous sommes dimanche) ! Ils sont donc en train d’installer les stands pour le soir mais beaucoup fonctionnent déjà. Les principales rues commerçantes sont bordées de stands de brocante, nourriture, pêche aux poissons rouges, loteries… Bref, comme chez nous, avec quelques différences sur la nourriture proposée aux stands, bien évidemment. Ici ce sera plutôt yakitori (brochettes de poulet), yakisoba (nouilles sautées), poisson grillé (le poisson entier enfilé sur une pique à brochette, je vous renvoie aux photos), takoyaki (beignets de poulpe) et dango (boulettes de pâte de je sais pas quoi sucrées) ou kaki koori (glace pilée arrosée de sirop) pour le dessert. Je me prends une kaki koori arrosée de sirop au melon… sirop bien chimique similaire à celui du melon soda que je vous avais déjà présenté ici (mais je reparlerai de la kaki koori bientôt).
Je profite aussi de mon petit tour pour trouver un hyaku en shop (‘hyakou enn’ shop’, magasin à 100 yens) pour me racheter une brosse à dent vu que mon dissolvant avait précisément coulé sur la mienne pendant le voyage (sinon c’était moins drôle). Le 100¥ shop c’est la vie, mais j’y reviendrai dans un autre post.
Au détour d’une rue, je découvre également un petit sanctuaire de quartier tout mignon, entouré d’immeubles tous moches (comme souvent. Note pour plus tard, faire un post sur la laideur des villes japonaises). Malgré la taille réduite du lieu, ils ont un bassin rempli de carpes de compétition. Je m’assois sur un banc et je respire un bon coup pour ne pas encore pleurer comme une nouille. Deux fois dans la journée ça commence à faire beaucoup (oui, j’ai les larmes aux yeux chaque fois que je sors de l’avion, hein). La vérité c’est que si je me laissais aller, je pleurerais tous les jours.
Les petites photos sont ici.
Cette photo (clique pour agrandir, mon ami) a été prise juste en sortant de la gare de Kenritsubijutsukanmae. C’est en elle-même une gare qui n’a d’autre mérite que d’exister mais j’adore balancer des noms à rallonge et rien que de vous imaginer en train d’essayer de les lire, ça me fait plaisir !
En fait, si j’étais moins sadique, j’aurais écrit Kenritsu bijustsukan mae (prononcez « kenn’litsou bidjoutsoukann’ maé »… qui avait bon ? ^_^). Cela veut dire « devant le musée préfectoral des Beaux Arts » (mae = devant, bijutsukan = musée des Beaux Arts, kenritsu = préfectoral). Évidemment, en kanji c’est plus clair (si si, je vous assure !!).
En fait, je m’aperçois que je digresse (« gresse »), car mon propos de départ concernant cette photo, c’était juste de balancer un truc du genre : les passages à niveau en pleine ville sont extrêmement communs au Japon et chacun (voiture, vélo, piéton) s’arrête immédiatement devant dès qu’il se met à sonner. Vous noterez également l’accès ultra facile aux voies le long de la voie ferrée. Imaginez ceci en France…
Donc ça, c’est fait.
Je vais donc en profiter pour développer un petit point sur les noms des gares de trains urbains (sous-entendu type train de banlieue, pas les grandes lignes) ou de métro mais également des arrêts de bus. Comme pour l’exemple ci-dessus, certains noms à rallonge (un autre que je connais bien à Tôkyô me vient à l’esprit : Kokkaigijidômae, et un autre que je verrai à Kyûshû : Itokokurekishihakubutsukanmae). Bien entendu, la plupart du temps, le nom est court et facilement mémorisable. Cela dit, quand on parle japonais, les interminables aussi sont facilement mémorisables car ils ont un sens. Sur le même principe que pour Kenritsubijutsukanmae (« devant le musée préfectoral des Beaux Arts »), nous avons donc Kokkai gijidô mae (« devant la Diète ») et Itokoku rekishi hakubutsukan mae (« devant le musée d’histoire du royaume de Ito »).
Alors pourquoi cette torture ?
Et bien tout simplement car, contrairement à la France (et comme je l’avais expliqué ici), il n’existe quasiment pas de noms de rues au Japon, donc difficile de nommer une gare ou un arrêt de bus « Champs Elysées » ou encore « Barbès-Rochechouart » (oui ce sont les noms de deux rues qui se croisent à cet endroit et, oui, je suis parisienne ^_^). Donc soit la gare s’appelle du nom du quartier qu’elle dessert (Shinjuku, Shibuya, etc pour de grands quartiers de Tôkyô par exemple, ou Kusanagi ici à Shizuoka), soit elle est simplement nommée « [insert lieux remarquable]-mae » (« devant-[insert lieu remarquable]« ). A Paris par exemple, « Concorde » pourrait s’appeler « devant l’obélisque » et « Charles de Gaulle-Etoile », « devant l’Arc de triomphe » (« Gaisenmonmae », oui je sais dire « Arc de triomphe » en japonais. Mais pas obélisque alors chut !).
C’est également pratique quand il y deux gares au même endroit, sur deux lignes privées différentes. Par exemple à Tôkyô, le fameux quartier de Harajuku (je vous invite à taper « Harajuku » dans le moteur de recherche du blog pour voir de quoi il retourne) possède deux gares : une station de métro et une gare de la ligne JR Yamanote. Situées au même endroit, mais bien distinctes. La gare de la JR Yamanote se nomme « Harajuku » et la station de métro « Meijijingûmae » (« devant le Meiji Jingû« , qui effectivement est juste derrière les arbres).
Je l’ai déjà dit mais l’été au Japon, il fait très chaud. A l’instant où j’écris, il est minuit passé et il fait 28° dehors. En journée, c’est dans les 32-33°. Humide.
Bref, il faut s’hydrater pour garder son corps un temps soit peu humide dans le dedans.
Et au Japon, le réflexe ce n’est pas de boire de l’eau (ça n’est pas non plus interdit par la loi, hein) mais du thé vert glacé. Et non sucré, cela va de soi.
Lors de mon premier séjour ici, j’avais eu du mal à adopter cette boisson, à cause justement de son goût astringent. Maintenant, je ne bois plus que ça.
D’ailleurs, il est bien plus facile de boire du thé vert glacé que de l’eau car on en trouve plus facilement. C’est étrange, oui, mais dans les distributeurs vous avez certes toujours une bouteille d’eau à choisir… mais deux ou trois marques de thé vert. Au supermarché, en fonction de la taille de ce dernier, ça peut être compliqué d’acheter une grande bouteille d’eau. L’autre jour je n’en ai pas trouvé près de chez moi. Pourtant j’ai cherché partout, trois fois. Rien. Donc je suis repartie avec une grande bouteille de thé vert (et là, il y avait effectivement le choix). Les adeptes du pack de six bouteilles, n’y pensez même pas !
Enfin, pour dire à quel point le thé vert glacé est l’eau minérale japonaise, c’est que niveau prix, ça ne coûte quasiment pas plus cher (100-110 yens le demi litre en combini ou 120-130 en jidôhanbaiki). Alors, on s’y met les zamis ?
17 août 2016 dans
Japan miam-miam | mots-clefs:
Thé |
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Pour ceux qui ne seraient pas encore familiers avec le flançais (ou l’engrish également), je vous invite tout simplement à cliquer sur le mot-clé « langue japonaise » dans ce blog.
Pour ceux qui connaissent déjà, voici un petit florilège récolté lors de mes trois premiers jours ici. Il y en a partout, il n’y a qu’à se baisser pour les photographier (ce qui en soit ne veut pas dire grand chose). D’ailleurs c’est un best of, c’est dire s’il y a de quoi faire dans le paysage !!!





Il y a 10 ans (My God, 10 ans !), je découvrais ici à quel point la carte de visite (meishi) était indispensable au Japon en milieu professionnel. Aujourd’hui, je suis rodée et donc je me suis rendue au Japon avec un paquet conséquent de cartes de visite, afin de pouvoir les échanger avec un peu tout le monde qu’on voudra bien me présenter dans ce grand rituel fait de courbette – hajimemashite – « Yumi to môshimasu » – tend la carte – courbette – yoroshiku onegaishimasu – courbette. Du coup pour rien puisque comme cette fois je suis affiliée à une institution, ils m’ont fait des cartes à mon nom (un paquet de 100) avant même que j’arrive. Car c’est important qu’à peine mis les pieds dans leur bureau je puisse leur dégainer mes cartes (beaucoup plus que de me donner l’argent qu’ils me doivent et dont j’ai désespérément besoin d’ailleurs mais passons, la carte de visite, c’est sacré, la thune, un peu moins).
Cette fois-ci, pas de bol il y avait une erreur (une toute petite) sur mon nom écrit en katakana (les caractères japonais servant à écrire les mots étrangers, qu’on écrit donc en phonétique). Mon nom avait été écrit avec une prononciation à l’anglo-saxonne.
S’en est suivi le dialogue suivant avec mon collègue qui s’est chargé de commander l’impression :
Moi : il y a une erreur sur l’écriture de mon nom de famille.
Lui : ah bon ? Pourtant j’ai transmis comme tu me l’avais écrit la dernière fois qu’on s’est vu.
Moi : ah non, je n’ai pas écrit ça.
Lui : ben si c’est comme ça que tu l’as écrit.
Moi : ah certainement pas vu que mon nom ne se prononce pas comme ça, faudra relire tes notes ^_^
Bref, les meishi, c’est sacré et il ne saurait y en avoir avec une faute dessus. 20 minutes plus tard j’avais un nouveau paquet de 100 cartes. Et j’ai même pu choisir le design cette fois-ci (cf. illustration).
Et m’y revoici après quatre ans d’absence ! Quatre interminables années (en fait elles sont passées très vite mais c’est pour le dramatique de la scène).
Pour l’occasion je déterre le blog et crée une nouvelle catégorie, le carnet de voyage 2016. Comme il y a quatre ans, je vais essayer de tenir un petit journal de ce séjour de trois semaines, sachant que cette fois-ci j’y vais pour mes recherches, ça risque d’être compliqué de tout gérer. Mais je vais essayer de m’y tenir, d’autant plus que cette année, contrairement aux autres voyages, je ne passerai à Tokyo qu’en coup de vent (2 jours) et visiterai Shizuoka, Fukuoka et enfin Kyôto (ma dernière visite à Kyôto c’était il y a 13 ans, 8 mois et une vingtaine de jours. Cela ne nous rajeunit pas, ma bonne dame !) que je connais beaucoup moins, voire pas du tout pour Fukuoka.
Mais bon, voici déjà la première journée écoulée, une journée bien longue puis qu’avec le décalage horaire, je me suis de fait levée hier à 7h00, heure local de Paris, et nous somme désormais le lendemain 21h00, heure de Shizuoka. Voyage sans encombre (pas de retard du vol, pas de grève d’Air France, vol direct, je joins une petite photo du coucher de soleil sur la Sibérie -en haut – et du lever de soleil sur le Japon -en bas-). A l’aéroport de Haneda, je trouve facilement la personne de l’agence de voyage qui me remet mes billets de train pour la suite du voyage et du séjour (oui, je suis financée pour ce voyage de recherche cette fois), et les ennuis commencent (enfin, rien de grave, hein). Donc mon mobile, dont la batterie était pleine au départ et qui vient de passer 11h en mode avion (donc aucun échange de data), est à 30% de batterie quand je le reprends en main. Et cette dernière me fait le coup de la mort subite quand je réactive l’accès aux données. C’est ballot, je dois prévenir un peu toute ma famille et mes amis que je suis bien arrivée (même si, si pas de news que l’avion s’est écrasé, c’est que je suis bien arrivée…) mais également (et surtout) le collègue qui doit m’attendre à la gare de Shizuoka et à qui je dois donc dire quel train je vais prendre depuis la gare de Shinagawa. Donc, je commence pas repérer l’espace de recharge des mobiles après avoir récupéré mes billets de train. Le temps de fouiller dans mon gros sac de voyage pour le fil du mobile, et l’adaptateur de prise… qui ne fonctionne pas (la bonne blague) ! Également le temps de m’apercevoir que même bien bouché, le flacon de dissolvant dans ma trousse de toilette n’est pas étanche ha ha ha ! Heureusement le Japon c’est technologique, il y a aussi des prises usb de recharge. Je me vois déjà vieillir sur place, passant tout mon séjour à cette borne d’aéroport en attendant que ce maudit mobile daigne se recharger à hauteur de 25% (oui, je n’étais pas très ambitieuse). Et là je reçois un sms d’Orange (je suis passée chez Sosh) qui me dit « votre consommation de données a atteint 40€, à 50€ nous vous bloquerons automatiquement pour éviter le massacre ».
WHAAAAT ??
Non seulement je n’ai encore rien envoyé niveau message/photo/whatever, mais en plus je viens de souscrire un forfait data pour une semaine à l’étranger.
Rapidement deuxième sms : 50€, on coupe ! (et bisous !).
Ok… me voilà donc avec un mobile inutile. Et avec une facture pompélup en rentrant.
Grâce au wifi de l’aéroport j’envoie néanmoins mes messages aux proches pour dire que tout va bien. Mais je ne peux pas prévenir mon collègue de mon heure d’arrivée à Shizuoka, puisque je dois pour cela me rendre auparavant jusqu’à la gare de Shinagawa pour regarder à quelle heure passe le prochain shinkansen (le TGV japonais).
Bon, on avisera. Et puis à Shinagawa il devrait y avoir du wifi aussi. Et au pire j’achèterai une carte de téléphone et appellerai depuis une cabine, à l’ancienne (heureusement que je connais le Japon et que je parle japonais !!).
Je patiente 20 minutes pour arriver à 25% de batterie (entre temps j’ai réussi à faire fonctionner l’adaptateur de prise en triturant le truc dans tous les sens, je gagne du temps. Je rappelle aussi qu’il est donc 6h30 du matin heure locale et que je suis dans cet aéroport depuis 5h35) et go pour Shinagawa en train de banlieue.
30 minutes, rien à signaler sinon que je meurs de soif.
Je trouve le quai de départ des shinkansen, je repère l’horaire de celui qui s’arrête à Shizuoka (le Hikari). Vingt minutes à attendre environ.
J’en profite pour me prendre une bouteille de thé vert glacé au distributeur. Je sors le mobile pour envoyer un mail à mon collègue et le prévenir de mon heure d’arrivée et là, la batterie est de nouveau en train de mourir. NON MAIS SERIEUX LA ? 10%. la blague du jour. Donc je me branche sur le wifi (car, effectivement, wifi il y avait) et je fais un petit mail pour prévenir que le Hikari partira à 8h10. Ce maudit téléphone de l’enfer n’a JAMAIS voulu faire partir le mail. J’ai voulu appeler mon collègue avec les 4% de batterie restante… « le numéro que vous composez ne peut pas être joint avec un mobile, merci d’utiliser un fixe ». NAAAAAAAAANI ????? J’ai envoyé un sms aussi (qu’il n’a jamais reçu, bien entendu).
(à ce moment de l’histoire pour éviter les commentaires genre fallait te renseigner blabla, je rappelle qu’il y a 4 ans, non seulement je n’avais souscrit aucun forfait data spécial étranger et que je n’avais jamais eu aucun soucis pendant 3 semaines. Et également que le forfait data fonctionne d’habitude très bien… bon OK, jusque là testé uniquement en Europe).
Bref, je monte dans le Hikari, ma batterie meurt et il n’y a pas de prises dans le train. Donc j’appliquerai les plans B, C ou D en arrivant à Shizuoka (B : trouver une borne de rechargement, C : trouver du wifi, D : acheter une carte de téléphone et appeler d’une cabine). Le voyage, de 45 minutes seulement, se passe dans encombres. Voyage n’ayant aucun intérêt puisqu’il se résume à une succession de tunnels et que, le temps étant complètement bouché, le Mt Fuji est totalement invisible (à ce propos, je vais vivre 10 jours à Shizuoka, ville connue pour ses vues spectaculaires du Mt Fuji, tout proche… avec une météo pourrie donc, peu de chances de le voir. Je vais me pendre).
Je débarque à Shizuoka pour voir qui devant la sortie du quai ? Mon collègue qui s’était dit que si je prenais un Hikari, ce serait a priori celui-ci. Bien vu !!!
En France, on recycle les briques de lait. En général on les aplatit et zou ! Au recyclage. Il y a aussi la version je n’aplatis pas et zou ! Au recyclage.
Je ne parle même pas de LAVER la brique de lait avant de la jeter dans la poubelle jaune.
Au Japon, il y a un jour spécial pour le ramassage des briques de lait. Vous devez simplement les déposer sur le pas de la porte.
Mais pas n’importe comment. Le ramasseur ne prendra pas vos briques si elles sont telles quelles ou simplement aplaties (je sais de quoi je parle ^_^ ). 
Il y a des règles à respecter, comme l’indique le petit schéma dessiné sur chaque brique : il faut laver puis découper la brique selon le dessin.
Ensuite seulement on pourra déposer en une belle pile devant sa porte.
Au Japon, on ne rigole pas avec le recyclage !
Le Meiji-jingû est un de mes endroits préférés dans Tôkyô (enfin, pour être précise, un des endroits que je préfère parmi les endroits que je connais de Tôkyô ^_^).
C’est un sanctuaire (donc shintô) situé dans le quartier de Harajuku, dans l’arrondissement de Shibuya (Shibuya-ku) et dédié aux âmes de l’empereur Meiji et de son épouse l’impératrice Shôken. Construit dans les années 1910-1920 (l’empereur Meiji est décédé en 1912) au milieu d’un grand parc, le sanctuaire a été détruit pendant la seconde guerre mondiale et reconstruit ensuite, en bois de cèdre.
Je ne passe jamais à Tôkyô sans y faire un tour et cette fois-ci, Ryôko et Ichi-kun ont décidé de m’accompagner (je me rappelle encore qu’il y a 6 ans, j’y étais allée avec Ryôko… non en fait j’y avais emmené Ryôko, pour être précise car, bien qu’elle habite à 30 km de Tôkyo, elle n’était jamais venue ici). Je voulais passer au sanctuaire pour acheter des omamori (des talismans) afin d’en faire cadeau à des amis puis aller me promener à Harajuku.
Bien entendu, puisque Ryôko et moi étions de sortie, le temps était à l’orage. Nous débarquons donc à la gare de Harajuku sur la célèbre ligne Yamanote (la ligne de train circulaire de Tôkyô) : il pleut. Evidemment, nous n’avions pas de parapluie et il n’y a (à ma connaissance) pas de magasin à 100 yens dans le coin pour en acheter un (bien entendu on trouve des vendeurs de parapluie devant la gare mais, comme le quartier est touristique, ils sont hors de prix). Vaille que vaille nous décidons quand même d’entamer la visite, après tout il fait chaud, ce n’est qu’une légère averse, le feuillage des arbres du parc est très épais, le soleil va revenir… normalement.
Nous nous engageons donc dans la longue allée qui mène au sanctuaire et, effectivement, à l’abri des arbres, nous ne recevons que quelques gouttes. Tout va bien. Ce n’est qu’arrivés au premier torii (portail de sanctuaire), après 500 m de parcours, que les choses se gâtent. L’averse s’intensifie, nous décidons de rebrousser chemin pour aller acheter un parapluie. Le temps de revenir vers la gare, évidemment l’averse s’arrête mais le temps menaçant nous en prédit une autre sous peu. Nous décidons donc d’aller faire les magasins de Harajuku (comme il était aussi prévu), à savoir Kiddy Land pour entrer en osmose avec notre âme d’enfant et l’Oriental Bazar pour acheter plein de cadeaux à ramener en France. Sur le chemin nous essuyons une terrible averse d’orage et attendons donc 15 bonnes minutes que cela passe, réfugiés, avec d’autres, le long du magasin Dior ou Chanel, je ne me rappelle plus, moi et le luxe… (oui, Omotesandô, la grande avenue de Harajuku, est surnommée les « petits Champs-Elysées » à cause de ses magasins de luxe).
Nous nous aventurons donc d’abord chez Kiddy Land (miracle, je n’ai rien acheté !!!), Ryôko et moi dans les rayons kawaii (Ghibli, Sanrio etc…) et Ichi-kun à l’étage des mecha et autres figurines. Puis opération cadeaux à l’Orintal Bazar, liste en main et idées plus ou moins précises en tête. Nous en profitons également pour visiter les étages supérieurs, remplis d’antiquités (mais hors de portée de notre bourse).
En sortant des emplettes, ô miracle : il fait beau, les nuages ont disparu : direction le Meiji jingû !
Et cette fois-ci, la visite fut parfaite, les grands arbres du parc nous protégeant à présent des rayons du soleil enfin revenu.
Et c’est précisément ce que j’aime au Meiji jingû : le parc. Cet incroyable rassemblement de très grands arbres qui étouffent les bruits de la ville (la ligne Yamanote passe pourtant à moins de 100 m de là), cette impression de se promener en forêt, de se faire d’un coup avaler par la nature.
Et puis bien sûr, il y a l’incroyable beauté des deux gigantesques torii en cèdre naturel. Habituellement, ces portails sont peints en rouge mais, là, ils sont restés au naturel, ce qui amplifie l’impression de majesté et de gigantisme car on se rend compte immédiatement que les piliers ne sont pas composites : ce sont bien deux énormes troncs d’arbres qui ont servi à ériger chacun d’eux (12 m de haut).
Le sanctuaire en lui-même n’a rien d’exceptionnel (comparé à d’autres que j’ai pu visiter) mais, en septembre, on peut avoir la chance d’y voir passer des processions de mariages en costumes traditionnels (car la saison idéale pour se marier, au Japon, c’est l’automne). Et pour les yeux de ces messieurs esthètes, l’endroit grouille de miko (les « prêtresses ») en costume.
Je vous ai fait un petit album pour illustrer ce billet :